Partager la publication "Star du confinement, le “faire soi-même” est parti pour durer"
Les magasins étaient fermés, les livraisons suspendues, et les travaux repoussés sine die. En mettant l’économie à l’arrêt pendant deux mois, le confinement nous a poussés à retrousser nos manches et trouver des solutions par nous-mêmes. Et même si la vie déconfinée a depuis repris son cours, le “faire soi-même” continue de faire des adeptes.
30 % des Français ont consacré plus de temps à la confection et la réparation d’objets pendant le confinement, selon une étude publiée au printemps dernier par l’Observatoire société et consommation (Obsoco). Il suffit de jeter un oeil sur Google Trends pour le constater : le nombre de recherches “faire soi-même” et “fait maison” a bondi en mars et avril 2020. Une seconde étude menée par l’Obsoco en juin montre que les Français sont plus nombreux à vouloir troquer le modèle actuel de consommation pour une alternative fondée sur le recyclage, l’échange et le Do It Yourselft (“Faites-le vous-même”).
La tendance n’a pas échappé à Elodie Abecassis, fondatrice de I MAKE. “Le contexte sanitaire nous a forcés à tester de nouvelles choses, explique-t-elle. Certains ont décidé de confectionner leurs propres masques, ont acheté une machine à coudre et se sont piqués au jeu, d’autres ont redécouvert le plaisir des activités manuelles en famille.”
Créée fin 2019, la start-up propose 200 tutoriels et pas moins de 60 000 fournitures pour fabriquer ses propres produits dans une douzaine de domaines, dont le jardinage, le ménage, les cosmétiques, l’habillement et la décoration. Lessive, lampadaire, horloge, dentifrice…. c’est toute la maison qui passe ainsi en mode DIY.
Le confinement a dopé l’activité de la plateforme et attiré de nouveaux visiteurs, aussi bien bricoleurs débutants que confirmés. Ses tutoriels vidéos partagés en live pendant le confinement ont enregistré, en cumulé, une centaine de milliers de vues.
L’engouement a-t-il perduré après le mois de mai ? Chez I MAKE, on assure que oui. “Le fait de faire soi-même répond à un besoin profond de la société, ce n’est pas une simple tendance mais un mode de vie”, poursuit sa créatrice. L’entreprise vient de lever 1,5 million d’euros pour développer son modèle.
Même constat chez une autre jeune pousse du bricolage, Mano Mano, qui confiait fin mai aux Échos avoir “doublé [ses] objectifs” grâce au confinement.
La vogue du DIY n’est pas si nouvelle. Nous vous parlions déjà en 2017 de Wikifab, le “Wikipédia du bricolage” qui regroupe des centaines de tutoriels classés selon quatre catégories (type, catégorie, coût et difficulté). Le Low-tech Lab, quant à lui, propose une plateforme similaire pour les technologies low-tech.
Le mouvement prend aujourd’hui de l’ampleur. Fin 2017, environ 17 % des foyers français avaient fabriqué au moins une fois leurs produits de beauté ou d’entretien. Trois ans plus tard, près d’un quart de la population (24 %) affirme produire “au moins de temps en temps” ses propres produits ménagers, et 14 % ses cosmétiques, selon une étude Ipsos pour L’Observatoire Leclerc des Nouvelles Consommations.
“Plusieurs choses motivent à se lancer. Cela peut être un contexte exceptionnel, comme le confinement, où nous avons dû faire certaines choses nous-mêmes car nous n’avions pas vraiment le choix”, reconnaît Elodie Abécassis.
“Et puis il y a des raisons ‘historiques’, comme s’inscrire dans une démarche écologique, faire des économies, mieux connaître la composition de ses produits, ou encore le plaisir de créer quelque chose de ses propres mains.”
L’un des principaux obstacles pour se lancer dans le DIY reste le manque de matériel. Il faut parfois faire plusieurs boutiques pour réunir les ressources nécessaires, un casse-tête lorsqu’on vit loin des commerces. Ensuite, certains outils, comme une machine à découpe laser, demandent un certain investissement financier.
La solution ? Se tourner vers les makerspaces et repair cafés, qui mettent outils et expertise à disposition des bricoleurs. La location ou le prêt de matériel entre particuliers, via par exemple les bibliothèques d’objets, est aussi une bonne alternative.
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