Partager la publication "Une île flottante indépendante sur un lagon de la Polynésie Française d’ici 2020 ?"
Créer une île 100 % artificielle et 100 % autonome, aussi bien politiquement qu’énergétiquement… Voilà le projet de l’ingénieur Patri Friedman et du créateur de Pay Pal, Peter Thiel, co-fondateurs du Seasteading Institute.
Ces derniers souhaitent fonder la première communauté flottante, qui accueillerait ses premiers citoyens dès 2020. Le projet initial est de construire une île de 7 500 mètres carrés, comprenant environ 200 résidents, des hôtels, des bureaux, des restaurants ou encore des terrains de sport.
Une réponse à la montée des eaux qui menace 40 millions de personnes et qui pourrait faire disparaitre un tiers de la Polynésie d’ici 2 100.
Le premier écosystème flottant et autonome
L’institut a signé un accord avec la Polynésie Française en janvier 2017, afin de coopérer à la création d’une zone maritime dotée d’un “cadre de gouvernance unique”. Si l’île se trouvera dans les eaux tahitiennes – aucun lieu précis n’a encore été déterminé -, elle sera indépendante politiquement. Elle disposera de ses propres lois et ne dépendra donc pas des autorités françaises.
Le projet se veut aussi indépendant sur le plan économique. Aucune subvention n’est demandée à la Polynésie Française. La prochaine étape est de faire adopter une loi afin de définir un régime économique spécial pour cette île. Entre autres, elle devrait disposer d’un taux d’imposition de… 0 %.
Ce projet est financé en partie par le fondateur de Pay Pal, mais d’autres investisseurs sont attendus pour fournir les 60 millions de dollars – minimum – nécessaires à la construction d’une telle cité maritime. Une levée de fonds est prévue à cet effet, durant le premier trimestre 2018, par le biais d’une ICO (Initial Coin Offering) – c’est-à-dire en crypto-monnaie.
Enfin, la ville flottante sera également indépendante énergétiquement, grâce à l’énergie solaire et maritime.
Dans le cadre de l’accord avec la Polynésie, l’Institut devait d’abord mener une étude pour évaluer les avantages économiques pour le territoire, l’impact sur l’océan et les fonds marins. Les résultats ont été publiés sur le site de la société Blue Frontiers, créée pour développer des projets d’îles flottantes.
Les résultats de l’étude assurent que le projet aura impact positif sur son environnement. Il suivra les principes du biomimétisme en “redéveloppant des écosystèmes et en coévoluant avec eux”. Une étude à prendre avec recul, quand on sait qu’elle a été réalisée par la société qui porte le projet… Et qu’elle ne porte que sur l’île en elle-même, puisque son emplacement exact n’a pas encore été fixé.
“Le gouvernement [polynésien] travaille sur des projets de lois de pays qui devront être votées à l’assemblée de la Polynésie française, courant janvier ou février 2018 au plus tard. Dès le passage de ces lois, nous pourrons lever les fonds nécessaires et commencer la construction des îles flottantes, que nous anticipons seront livrées fin 2020.”
Marc Collins, l’un des cinq co-directeurs de Blue Frontiers.
Après ce projet pilote, prévu sur les eaux abritées d’un lagon tahitien, l’objectif de la société est de développer des îles flottantes en pleine mer, partout dans le monde.
Mais, dans les faits, qui pourra vivre sur ces îlots échappant aux lois et à la fiscalité ? Les réfugiés climatiques, les rêveurs fou… ou quelques entrepreneurs milliardaires ?