Partager la publication "VIDÉO – Envie Le Labo, un éco-lieu modèle de l’anti-gaspi"
En vous baladant dans le 20e arrondissement de Paris, vous remarquerez peut-être un bâtiment atypique. À quelques pas du jardin de Belleville, s’élève Envie Le Labo. Un éco-lieu dédié à la lutte contre le gaspillage.
Sa façade géométrique en verre et bois de récupération cache un magasin d’électroménager “circulaire”. Ici, fours, lave-linges ou frigos sont donc tous reconditionnés. Le bâtiment accueille aussi des ateliers d’upcycling et de réparation.
À l’origine de ce lieu de 560 m2 : le réseau associatif Envie. Fondé en 1984, “le réseau a pour cœur de métier d’accompagner et de former des personnes qui sont éloignées de l’emploi”, explique Nesrine Dani, directrice d’Envie Le Labo. L’association regroupe 52 structures d’insertion et emploient 2 800 salariés dans toute la France.
“Nous collectons l’équivalent d’un tiers des déchets issus d’équipements électriques et électroniques en France”, détaille-t-elle. “Et nous rénovons chaque année 120 000 appareils.”
Ouvert depuis mars 2021, Envie La Labo entend “apporter des solutions concrètes aux citoyens, pour les accompagner vers un mode de vie plus respectueux de l’environnement et solidaire”, détaille Nesrine Dani.
Une partie du bâtiment est donc accessible au public. Avec donc, au rez-de-chaussée, un magasin d’appareils électroménagers de seconde main. “Nos appareils sont reconditionnés dans les ateliers à Trappe. Ils emploient des salariés en parcours d’insertion”, explique-t-elle. “Les appareils sont vendus 30 % à 60 % moins cher que du neuf.“ Ces derniers sont garantis 1 an. Avec la possibilité d’étendre la garantie jusqu’à 3 ans contre 50 € supplémentaire.
À lire aussi : 4 jobs à saisir dans l’économie circulaire
En complément, l’association a aussi une boutique en ligne. Qui livre et installe les appareils en Île-de-France.
Derrière le magasin : un atelier de réparation. Les habitants du quartier peuvent y faire réparer leurs petits appareils électroniques ou électroménagers. Enceinte, cafetière, centrale vapeur… L’association réalise d’abord un devis puis le particulier décide de laisser son objet. Elle propose également la réparation à domicile de gros électroménagers pour les habitants des environs.
“Le public est très curieux et enthousiaste”, se réjouit la directrice des lieux. “Plusieurs centaines de visiteurs sont déjà venus.”
Envie Le Labo accueille également des ateliers anti-gaspi gratuits sur inscription, chaque mercredi et samedi. “Ils sont animés par des membres d’Envie ou des associations partenaires”, détaille Julie Bouisset, en charge de la programmation du lieu.
Apprendre à réparer ses vêtements, à entretenir son lave-linge, créer un objet à partir de déchets plastiques, un robot à partir de matériaux de récupération… Voilà ce qui est par exemple organisé.
“Nous avons aussi mis en place des visites pédagogiques du lieu”, explique Julie Bouisset. “Nous partons à la recherche de 44 balises réparties dans le bâtiment. Celles-ci expliquent l’histoire et la provenance des matériaux et objets qui ont bénéficié d’une seconde vie chez nous.”
Car la construction du bâtiment en elle-même est un exemple anti-gaspi. “Nous avons essayé de générer le moins de déchets possibles. Notamment en réduisant les matériaux qui sont utilisés”, montre Nesrine Dani. “Nous avons un bâtiment en finitions brutes”. En effet, à l’intérieur, très peu de murs sont peints. Il n’y a pas de faux plafond, ni de coffrage ou de plinthe. Le béton, les aérations ou encore les tuyaux, tout est donc apparent. Donnant au lieu un style industriel original.
“Le bâtiment est en ossature bois, à 70 %”, poursuit la directrice. “Et il dispose d’une toiture végétalisée”. En plus de la construction, tout le mobilier est lui aussi de seconde main, issu de la récupération ou de matériaux recyclés.
La mezzanine au-dessus du magasin est par exemple ornée d’un mur conçu à partir de hublots de machine à laver. Même les toilettes sont made in récup !
“Nous avons mené une étude de circularité pour mesurer les résultats de nos efforts dans le cadre de la construction et de l’aménagement du bâtiment”, précise Nesrine Dani. “Elle a permis de démontrer que nous avons évité d’avoir recours à 20 tonnes d’éléments neufs à travers la réduction et le réemploi.”
Gratuites, les visites ont lieu tous les mercredis et samedis. L’association propose également des visites privées, pour les associations, les entreprises ou les scolaires.
Pour en savoir plus, rendez au : 10, rue Julien Lacroix dans le 20e arrondissement de Paris.
Et sur Envie Le Labo
Cet article a été réalisé grâce au soutien de Leroy Merlin.
Retrouvez ici les épisodes Habitons Demain.
Le biomimétisme, ou l'art d'innover en s'inspirant du vivant, offre des solutions aussi ingénieuses qu'économes…
Cofondateur de la marque de vêtements techniques Lagoped, Christophe Cordonnier défend l'adoption de l'Éco-Score dans…
Chaque année, comme un rituel bien huilé, le Black Friday déferle dans nos newsletters, les…
Fondé par une femme, Jay Graber, le réseau social Bluesky compte plus de 20 millions…
À la COP29 de Bakou, les pays en développement attendent des engagements financiers à la…
Pourquoi et comment un groupe français de services numériques décide de mettre la nature au…