Ustaritz (Pyrénées-Atlantiques) — Posée sur le toit de notre sweet home pour un poétique effet maison à voile, Alae risque de donner un sacré souffle d’air à notre quotidien. Installée depuis 2021 sur des bâtiments de la mairie de Saint-Jean-de-Luz, qui en a acheté trois, Alae est une éolienne domestique. Ultralégère, moins de 100 kg, réparable, recyclable et… silencieuse, cette “machine à vent” inspirée de l’univers maritime, conçue et produite par l’entreprise E-Taranis, coche toutes les cases d’une transition énergétique au quotidien.
Pionnier de l’énergie éolienne domestique, E-Taranis, c’est une histoire où l’amitié donne des ailes ! Avec trois copains qui se connaissent, pour certains depuis le primaire, et partagent la même conviction qu’un futur souhaitable passe par une énergie propre, renouvelable, indépendante. Comme peut l’être l’énergie éolienne. Reste à rendre cette dernière accessible aux particuliers. Venu de l’industrie automobile, Thibault Eudier trouve son inspiration dans le biomimétisme : plus précisément, dans l’observation de la queue du thon qui permet à ce costaud de se mouvoir à plus de 80 km/h. Son éolienne sera donc marine avec une belle voilure tournante de 3 x 3 m.
Rejoint en 2019 par ses copains Jérémy Pelé, spécialisé en droit de l’énergie et de l’environnement, et par Mathieu Haristoy, diplômé en chimie de l’environnement. L’idée fait son chemin dans un garage de Saint-Jean-de-Luz. “Celui de la grand-mère de Thibault, se souvient Mathieu, le DG de la société, et les premiers tests ont eu lieu sur le toit de sa maison de cette dernière !” Aujourd’hui, la start-up de la French Tech Pays basque a installé ses ateliers à Ustaritz.
Dotée de son propre générateur, Alea est facile à entretenir, durable, “garantie au moins cinquante ans” et conçue exclusivement avec des matériaux français : “Faire une éolienne hexagonale et la produire sur le Pays Basque était primordial pour nous“, précise Mathieu Haristoy. Et surtout elle est accessible : 15 000 euros environ TTC.
“Pas d’indépendance sans stockage de l’énergie, poursuit-il. Le principe de ce dernier par air comprimé avec une cuve type chauffe-eau, déjà acté, pourrait être finalisé fin 2026. Un système utilisé depuis deux cents ans dans les mines.“
Stockée, l’énergie du vent pourrait ensuite bénéficier, à l’horizon 2028, de la complémentarité de celle du soleil via une parabole en aluminium pour réfléchir la lumière. Particuliers, collectivités, entreprises (la voile est personnalisable) : les précommandes de cette miniéolienne qui fait le maximum se multiplient.
Pour lancer la production à grande échelle, la start-up qui emploie une vingtaine de personnes a lancé un appel de fonds de 420 000 euros. Objectif : produire d’ici à 2030, cinquante à soixante-dix éoliennes Alae par mois pour rendre autonomes en énergie propre 50 à 70 foyers. De quoi donner à nos villes de béton-bitume un petit air de port de plaisance !
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