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Ferme écologique de Gorce : respecter le vivant

À Esse, Sophie et Pédro ont fait de leur ferme un modèle d’agriculture biologique et résiliente.

Le 21/06/2024 par Armelle Oger
ferme de gorce
Pierre-Antoine Raimbourg (Pédro) et sa femme Sophie entraînent au clicker une vache Hereford à se laisser manipuler dans la ferme de Gorce. Crédit : DR.
Pierre-Antoine Raimbourg (Pédro) et sa femme Sophie entraînent au clicker une vache Hereford à se laisser manipuler dans la ferme de Gorce. Crédit : DR.

Esse (Charente) – D’aussi longtemps qu’il s’en souvienne Pierre-Antoine Raimbourg dit Pédro a voulu faire sa vie à la terre. Comme son père. Un projet d’existence mûri pendant des années avec Sophie sa compagne. Le déclic : un coup de cœur en 2009 pour une ferme de Charente Limousine – 150 hectares entre bois de chênes centenaires haies d’aubépines prairies et ruisseaux. L’affaire se fera en 2017. Le temps pour la jeune vétérinaire et l’ingénieur de mûrir leur projet.

De voyager aussi. À pied en Nouvelle-Zélande en Bolivie. « On n’avait accès au téléphone que tous les dix jours une déconnexion qui nous a permis de nous poser les bonnes questions : c’est quoi être responsables de 150 hectares de nature ? Vis-à-vis des anciens des générations futures des voisins ? Comment préserver la qualité de lair de l’eau la beauté des paysages ? Du bien vivre ? »

Planter toujours plus d’arbres

La réponse pour Sophie et Pédro, c’est une agriculture biologique économe en ressources résiliente aux changements climatiques. Un élevage plus restreint mais vivant en plein air avec des animaux vendus plus âgés et à moins de 100 km « pour nourrir avant tout les gens à proximité. Un élevage à impact positif c’est possible explique Pedro. Notre bilan carbone annuel le prouve. Tout dépend de la façon dont on travaille. Nos vaches ne mangent pas de céréales. Rien que de l’herbe. »

Préserver les sols : pas d’engrais ni autres intrants chimiques à la ferme de Gorce créer des haies planter des arbres  protéger les zones humides les cours d’eau les mares: la feuille de route est claire. « On sait organiser une ferme mais on n’a pas toutes les compétences. On en a externalisé certaines : on travaille par exemple avec des associations comme Charente Nature et Promo Haies pour les zones humides. »

Passer le savoir aux plus jeunes

Pour les deux agriculteurs transmettre leur savoir-faire est important : « On accueille régulièrement des stagiaires dAgroParisTech. C’est primordial d’être connecté aux problématiques des plus jeunes. La crise de l’agriculture est aussi une crise de l’isolement. » Pour préparer leur exploitation aux changements climatiques Sophie et Pédro vont planter toujours plus d’arbres et porter une attention accrue à la résilience de l’eau en favorisant l’infiltration dans le sol selon une méthode australienne.

Le bien-être animal est aussi mis en avant avec un médical training – ou comment habituer les animaux à coopérer aux soins – mis en place par Sophie chargée de la santé et du bien-être du troupeau. « L’agroécologie c’est respecter le vivant sous toutes ses formes.« 

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