Innovation en Nouvelle-Aquitaine

La gare de Périgueux fait sa révolution avec son pôle d’échange multimodal

Périgueux (Dordogne) — Il y a trente ans, un petit groupe de cheminots passionnés avaient planché sur l’optimisation de “l’étoile de réseaux ferrés”, partant de la gare de Périgueux en Nouvelle Aquitaine, pour améliorer la mobilité au quotidien. Reprenant l’idée, la navette ferroviaire du Grand Périgueux est, depuis 2021, au coeur d’un dispositif qui révolutionne la façon de se déplacer : un pôle d’échange multimodal. En clair, l’articulation de l’ensemble des moyens de mobilité, bus, vélos (personnels et en libre-service), marche, covoiturage avec le train. Pour une “mobilité heureuse”, où chacun – piéton, deux-roues, usagers des transports en commun – est traité à égalité en matière de sécurité et de confort. Et respectueuse de l’environnement.

Ce projet de navette ferroviaire a pris corps lors de la modification de la gare“, explique Olivier Georgiades, vice-président des mobilités durables à la communauté d’agglomération du Grand Périgueux. En l’ouvrant des deux côtés de ses voies via la création d’une passerelle, on a rendu possible l’échange du train avec les bus. “Côté trains, nous avons, avec le concours des partenaires, dont la Région, modernisé des gares existantes et créé de nouvelles haltes : depuis juillet 2022, les trains circulent d’est en ouest, de Mussidan à Niversac. Et les TER s’arrêtent tous les jours à Boulazac où est installé un centre de formation de 2000 jeunes apprentis“, poursuit-il. Facilitée par l’appli numérique Modalis, permettant aux usagers de gérer leurs déplacements, la fréquentation des bus a augmenté de plus de 10 % entre 2022 et 2023. Participant à décarboner l’atmosphère, les mobilités douces ont, elles aussi, progressé avec des trajets travail/domicile à vélo, qui sont passés de 2,9 à 3,5 %.

Le plaisir de l’usager

Une évolution des modes de transport qui va s’accélérer. Sur le rail, de nouveaux arrêts dans des petites gares désaffectées sont à l’étude. Côté bus, la création de quatre lignes à haut niveau de service. “On travaille beaucoup sur le plaisir de l’usager“, précise Olivier Georgeades. Passage à l’électrique : en 2035, “toute la flotte, soit une soixantaine de bus, sera remplacée“.

Quant au vélo, il bénéficiera de l’actualisation du schéma cyclable. “Les territoires ruraux font partie intégrante de cette mutation“, avec 300 km en plus de voies SNCF, la réalisation de pistes vertes pour les deux-roues, des lignes de covoiturage et d’autopartage. “Et l’expérimentation de minitransports en commun mis à disposition de deux ou trois communes.” Vécu souvent comme contrainte, le déplacement devient voyage sur mesure !

SOUTENEZ WE DEMAIN, SOUTENEZ UNE RÉDACTION INDÉPENDANTE
Inscrivez-vous à notre newsletter hebdomadaire
et abonnez-vous à notre magazine.

Recent Posts

  • Découvrir

Gastronomie en 2050 : ce que les chefs mijotent pour demain

Et si les chefs devenaient les éclaireurs d’un monde en transition alimentaire ? Moins de…

5 heures ago
  • Societe-Economie

Le vacarme invisible : pourquoi et comment lutter contre le bruit routier

Le bruit des transports est une pollution invisible mais bien réelle, responsable de lourdes conséquences…

2 jours ago
  • Déchiffrer

Donald Trump : Make Stupid Decisions Great Again

Justin Trudeau a qualifié la politique tarifaire de Donald Trump de « très stupide ».…

3 jours ago
  • Partager

De Sentier Valley à La Boétie Valley : la mue du cœur start-up de Paris

Une tribune d’Emmanuel Papadacci-Stephanopoli, Directeur Général Délégué, Le Village by CA Paris.

6 jours ago
  • Inventer

Surveillance des saumons par IA, élevages à terre… comment rendre l’aquaculture (un peu) plus durable

Face aux critiques croissantes contre l'aquaculture intensive des saumons, deux voies émergent pour rendre la…

1 semaine ago
  • Découvrir

Sobriété : j’ai passé un hiver sans me chauffer

Et si on essayait de vivre l’hiver autrement ? Par choix plus que par nécessité,…

1 semaine ago