Partager la publication "Le Cetia : robotique, IA et laser pour recycler le textile"
Hendaye (Pyrénées-Atlantiques) — Comment l’innovation peut-elle accompagner le textile dans son incontournable transition environnementale ? Face à l’urgence (seulement 1 % du textile est recyclé dans le monde, alors que le secteur est responsable de 10 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre), en Nouvelle-Aquitaine, le Cetia est en train d’apporter des solutions innovantes pour valoriser le meilleur d’un vêtement ou d’un accessoire en cuir en fin de vie. Et faire avancer le défi d’une mode durable et circulaire.
Créé à l’initiative de l’école d’ingénieurs ESTIA (École supérieure des technologies industrielles avancées) et du CETI (Centre européen des textiles innovants), soutenu par la Région Nouvelle-Aquitaine, le Cetia a inauguré en septembre 2023, à Hendaye, une plateforme de recherche et d’innovation pour collecter et trier textiles et chaussures, et optimiser ainsi leur recyclage.
“Le problème dans le recyclage d’un vêtement ou d’une paire de chaussures, c’est de le collecter, ce qui est fait de façon insuffisante, mais surtout de le préparer en vue de sa seconde vie”, explique Chloé Salmon Legagneur, directrice du Cetia. “La faute à la diversité des pièces les constituant : boutons, Zip, inserts, semelles…“
Robotique, intelligence artificielle, laser : cet activateur de changement propose aux industriels, marques de mode (Decathlon, Petit Bateau, Eram, Zalando sont déjà associées à l’aventure), le nec plus ultra de la technologie pour trier par couleur, un vêtement par seconde ; isoler les fibres, 600kg par heure ; séparer les semelles des chaussures, 120 chaussures « désossées » par heure. Et établir une véritable carte d’identité du vêtement ou de l’accessoire afin de le diriger vers le bon procédé de recyclage.
“Notre challenge, c’est de ne pas faire ce que font déjà d’autres labos de recherche à Aix-la-Chapelle, Hong Kong, mais d’innover”, poursuit celle qui, après une école de commerce, a créé deux entreprises. Comme tous ceux qui voient loin, Chloé Salmon Legagneur est optimiste : “La France, j’en suis convaincue, a un temps d’avance.”
“Nous sommes à l’aube d’une mutation. Il faut une dynamique collaborative de tous les acteurs, groupes industriels, marques de mode, convaincre les gestionnaires de déchets de racheter cette matière recyclée. Tous les signaux sont au vert : la réglementation européenne va dans ce sens, il existe une volonté politique, des financements des industriels – le recyclage est un axe majeur de la réindustrialisation de la région – qui jouent le jeu, et surtout un grand potentiel d’innovation.“
Défi et enjeux : la création d’une filière européenne pour “avoir des champs de matière première” et demain, des vêtements fabriqués à partir de textiles recyclés.
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