Partager la publication "1000 cafés pour faire revivre les villages de France"
Un petit noir pour cesser de broyer du noir ! Un café en terrasse, beaucoup en rêvent en cette période de confinement. Notamment à la campagne où le café est souvent l’un des principaux lieux de sociabilité… quand il existe encore.
“Le café du village, autrefois lieu de rencontre central, a largement disparu”, déplore Clémence Richard du Groupe SOS, important réseau de lutte contre l’exclusion. Sur les 32 000 communes que compte la France, 26 000 manquent aujourd’hui de café et la moitié d’entre elles n’ont plus de commerce du tout.
Un constat qui a poussé le groupe à lancer fin 2019 l’opération “1000 cafés” qui vise à créer ou reprendre un millier de cafés multiservices dans autant de communes de moins de 3500 habitants.
L’idée a aussi été encouragée par la crise des Gilets jaunes, révélateur “du sentiment d’abandon des territoires ruraux”, où vivent pourtant un cinquième de la population française.
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Des cafés-multiservices essentiels
Avec la pandémie, le projet a bien sûr été freiné. “Nous avons ouvert notre premier café le premier jour du confinement !”, ironise Clémence Richard, mais l’initiative est loin de s’être arrêtée. 15 cafés ont déjà ouvert et 70 projets sont en cours.
Car ces cafés en question ne sont pas de simples débits de boisson. Tous sont conçus comme des lieux multiservices, centres de programmation culturel, relais de poste, dépôt de colis, de pain, point d’accès numérique….
Avec la pandémie, “certains se sont mis à la vente à emporter, à faire des petits marchés de producteur, à la préparation de paniers repas pour les personnes âgées”. Autant de services nécessaires, et même essentiels en cette période de crise sanitaire. “L’épidémie a montré que notre modèle est résilient.”
À Girancourt, village des Vosges de 900 habitants, Mickaël, qui a repris “Le P’tit campagnard”, propose des plats traditionnels à emporter, en lien avec des producteurs locaux, et avec succès. Il vend jusqu’à 65 plats par jour.
Avec l’envie de nombreux Français de quitter la ville, la transition écologique et l’évolution des modes de vie et de travail, “les milieux ruraux présentent un potentiel de développement considérable“, fait encore valoir le groupe SOS.
Pour animer chaque café, des binômes sont recrutés par l’association, qui les forme pour les aider à devenir indépendants économiquement, tout en leur garantissant un revenu minimum, grâce à des fonds propres, des aides de l’État et de partenaires privés.
Des consultations locales permettent aussi de cerner les besoins des habitants pour proposer des services utiles et donc rentables, en mutualisant les savoir-faire et expériences dans les différents villages.
Une histoire qui ne fait que commencer : 950 communes ont déposé une candidature, et chaque mois, cinq à dix projets de café multiservices sont lancés.
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