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4 jobs à saisir dans l’agriculture de demain

En France, l’emploi agricole s’érode durablement : 695 000 équivalents temps pleins (ETP) directs en 2019. Depuis 2010, il se contracte au rythme de 1  % par an (en UTA, unités de travail annuel). Une tendance que la transition écologique n’inversera pas – c’est démontré – mais qu’elle peut sans doute enrayer. 

Cet article a initialement été publié dans le cadre de notre dossier spécial sur les emplois verts du numéro 32 de la revue WE DEMAIN, disponible sur notre boutique en ligne.

Le bio, en particulier, pourrait sauver l’agriculture française du naufrage. Et pour cause  : “ Les études mettent en évidence une plus grande intensité en emploi dans la pratique de l’agriculture biologique comparativement à celle de l’agriculture conventionnelle”, note le Ministère de l’Agriculture lui-même. En chiffres, cela donne “un nombre moyen d’UTA par exploitation de 2,4 dans le bio, contre 1,5 dans le conventionnel”

Sur la période 2012-2017, le secteur bio a généré 49 200 emplois en France, portant leur total à plus de 179 000 emplois directs ETP en 2019 (chiffre de l’Agence bio). Selon les calculs du WWF et de Ernst & Young, le respect des engagements gouvernementaux actuels – en l’occurrence ceux de la loi alimentation de 2018, qui fixe un objectif de 15  % des surfaces agricoles utilisées en bio d’ici 2023 et 30  % en 2030 – soutiendra (emplois maintenus et créés) 15 000 emplois en 2022 et 77 000 en 2030. La surface agricole française aujourd’hui dédiée au bio est de 8,5  %.

Et si l’État jouait vraiment le jeu du biologique ? Les résultats seraient ébouriffants  : passer 100  % de la surface agricole française en bio en 2050 soutiendrait… 699 000 emplois dès 2022 et 724 000 en 2030, toujours selon le WWF. Mais il faudrait pour cela revoir ses priorités. 

À lire aussi :

4 emplois à saisir

Berger.e :

BPA

La filière ovine est à la recherche de 20 000 jeunes sur les dix prochaines années pour compenser une vague de départs en retraite. Le métier, physique et technique, promet un cadre de vie connecté à la nature et porté sur l’écologie. 

Formation  : brevet professionnel agricole (BPA) de berger transhumant (école du Merle, Bouches-du-Rhône) ou de berger-vacher transhumant (CFPPA des Hautes-Pyrénées). 

Salaire  : environ 1 800  euros brut.


Consultant.e en agriculture biologique :

Bac +2 ou 3

Sa mission est d’accompagner les agriculteurs dans leur conversion au bio, de promouvoir cette agriculture, et de vérifier que les produits sont aux normes. 

Formation  : BTSA ou licence pro agriculture biologique orientée industrie alimentaire (universités de Clermont-Ferrand, d’Angers et de Grenoble). 

Salaire  : de 1 500 euros (technicien, bac +2) à 4 000  euros brut (ingénieur, bac +4/5).


Chargé.e de mission en valorisation agricole :

Bac +5

Son rôle est d’inventorier les déchets organiques (boues, végétaux, déjections animales) dans sa zone d’intervention, pour ensuite promouvoir leur valorisation (comme la fertilisation des sols) auprès des agriculteurs et des éleveurs.

Formation  : école d’ingénieurs spécialisée en agriculture. 

Salaire  : à partir de 2 200  euros brut.


Maraicher.e et horticulteur.rice :

Équivalent Bac pro

Les filières maraichère et horticole manquent chroniquement de main-d’œuvre en France. 
Alors que les pratiques de production évoluent (permaculture, passage au bio, circuits courts,…), les offres d’emplois, pérennes ou saisonniers, abondent. 

Formation :  sur le terrain ; ou bac STAE (sciences et techniques de l’agronomie et de l’environnement) ; CAP agricole métiers de l’agriculture ; licence pro productions végétales.

Salaire  : début au SMIC (environ 1 540 euros brut), puis jusqu’à 2 000  euros brut.

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