Partager la publication "À Roubaix, l’opération Zéro Déchet fait ses preuves depuis bientôt un an"
Compostage et achat en vrac
“J’ai commencé en confectionnant des lingettes pour remplacer les cotons démaquillants”, explique-t-elle. Aujourd’hui, Alice fait figure d’exemple : grâce à des gestes très simples – compostage, achat en vrac –, elle et sa famille ne produisent plus que 200 grammes de déchets par semaine. Soit de 10 kg à 15 kg sur l’année contre 243 kg en moyenne par an et par habitant à Roubaix.
“C’est un peu notre Béa Johnson locale !” s’amuse Alexandre Garcin, conseiller municipal délégué au développement durable. C’est lui qui est à l’origine du projet Zéro déchet, lors des élections municipales de 2014 quand il était l’un des candidats de la liste citoyenne Dynamiques roubaisiennes, portée par Léonard Delcourt.
“Plutôt que d’augmenter le nombre d’agents de propreté de la ville, on s’est dit : et si on supprimait les déchets ?” Séduit par l’idée, Guillaume Delbar, candidat UMP-UDI, lui propose de rejoindre sa liste Un avenir pour Roubaix.
“Nous avons été la première ville française à s’inscrire dans cette démarche, précise celui-ci, qui a été élu. Je suis persuadé que cela va créer de nouveaux emplois autour du recyclage et de nouveaux services.”
Guillaume Delbar applique déjà ces principes dans sa vie quotidienne :
“À la maison, nous avons troqué notre machine à expresso contre une cafetière traditionnelle. C’est moins rapide, mais à raison de 13 à 15 grammes par capsule, cela allège considérablement le poids de la poubelle !”
La collectivité, elle, a remplacé les bouteilles d’eau par des carafes et a équipé les agents municipaux d’un mug aux couleurs de l’opération. “Mais il y a encore beaucoup à faire, tempère le maire. Nous n’en sommes qu’au début.”
Espace zéro déchet et couches lavables
Après le “défi familles” lancé à la fin de l’année, où près de 300 habitants régulièrement coachés apprennent à réduire leurs ordures ménagères et à faire des économies, c’est aujourd’hui au tour des commerçants d’entrer dans le jeu, avant que les écoles et les entreprises ne leur emboîtent le pas à la rentrée.
Retrouvez cet article dans We Demain n°10.
Sophie Helouard
Journaliste
@SophieHelouard