Partager la publication "Animal en détresse : 5 mauvais réflexes ou idées reçues sur la faune sauvage"
Fondée en 2014, Faune Alfort est une association spécialisée dans le soin des animaux sauvages blessés ou abandonnés en Ile-de-France. En 2022, elle a recueilli quelque 7 400 animaux issus de 120 espèces différentes. Hébergée par l’école vétérinaire de Maisons-Alfort (Val-de-Marne en Île-de-France), elle compte 6 vétérinaires épaulés par 400 bénévoles et jeunes en service civique.
Faune Alfort recueille beaucoup d’oiseaux (60 % du total annuel) mais c’est le hérisson, l’animal le plus souvent recueilli par l’association. Si jamais vous avez l’occasion de venir en aide à un animal blessé, voici 5 conseils pour bien réagir. Quand intervenir ? Que lui donner à manger ? Peut-on le toucher ? Comment évaluer le danger ? Autant de réponses pour être prêt “au cas où”.
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1. Un animal en apparence abandonné ne l’est pas forcément
A Faune Alfort, trois fois sur quatre, les particuliers apportent de jeunes animaux qu’ils présument abandonnés. La plupart du temps, il n’en est rien. “Il est préférable de ne pas ramasser tout de suite un jeune mammifère seul et apparemment en bonne santé. Quand elles se déplacent, les mères ne peuvent pas emmener tous leurs petits d’un coup, donc elles les laissent et reviennent les chercher”, explique Céline Grisot, directrice de l’association Faune Alfort. La marche à suivre dans ce cas est de s’assurer que l’animal est bien portant, et de repasser une ou deux heures plus tard. Dans la plupart des cas, il aura disparu.
2. Un oisillon tombé du nid n’est pas forcément en détresse
“Les chouettes hulottes, par exemple, passent toujours deux ou trois jours au sol avant de s’envoler. Ça fait partie de l’apprentissage”, poursuit la spécialiste. Pas de panique donc, si vous croisez un petit à plumes sur le sol. Dans la plupart des cas, c’est un processus volontaire. Sa mère ne l’oublie pas, il est nourri et en quelques jours, il sera apte à voler de ses propres ailes.
3. Un animal sauvage ne mange pas de tout…
…et lui donner n’importe quoi peut même le mettre en danger. “On a eu des oisillons gravement malades récemment, car des personnes leur avaient donné des pâtes ou des petits pois”, se remémore Eléa Lefebvre. Le site de Faune Alfort regorge d’informations sur le régime alimentaire des animaux, mais il est préférable, dans tous les cas, de contacter le centre par mail avant d’intervenir, afin d’obtenir des indications sur la marche à suivre.
4. Prendre soin d’un animal sauvage, ça ne veut pas dire se familiariser avec lui
Bien au contraire. Notamment chez les mammifères, qui pour certains peuvent très rapidement se domestiquer, et donc perdre leur autonomie. Une situation dangereuse pour eux lorsqu’ils sont de nouveau relâchés.
“Les renardeaux, par exemple, s’attachent très rapidement à l’humain, analyse Céline Grisot. On les prendrait pour des chiots ! Pour leur bien-être, il est impératif de les laisser à leur état sauvage.” A Faune Alfort, les soignants suivent un protocole très poussé pour empêcher à l’animal de s’acclimater : contacts physiques limités au minimum, pas d’échanges de regard, mouvements brusques et bruyants pour garder l’animal effrayé…
5. Sentir une odeur humaine sur son petit n’empêchera pas sa mère de le retrouver
C’est une théorie bien répandue, mais il n’en est rien. “L’instinct maternel est bien plus fort que ça !”, peut-on lire sur le site faune-alfort.org. Il est important de garder à l’esprit qu’il faut limiter les contacts avec l’animal au minimum, mais si vous le touchez, cela ne veut pas dire qu’il sera abandonné par ses géniteurs.
Autrice : Camille Baraldi
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