Partager la publication "Au Mexique, du street-art contre la délinquance"
Repeintes aux couleurs de l’arc-en-ciel, les modestes habitations dessinent ensemble une immense vague gaie et colorée de 20 000 m2 qui redonne de la fierté à toute sa population et lui ouvre de nouveaux horizons. Au total, ce sont 202 maisons, 452 familles et 1808 personnes qui ont été impliquées dans le projet. Côté emploi, le chantier d’une durée de cinq mois a mobilisé une vingtaine d’habitants pour réaliser “la plus grande [fresque] de tout le Mexique“, selon la mairie.
Repartir de zéro
Parallèlement, les rues du quartier ont été nettoyées, les carcasses de voitures retirées, l’éclairage amélioré et huit caméras de surveillance installées. La fresque murale a ensuite été élaborée et peinte avec les habitants sur les maisons, relançant ainsi une tradition mexicaine, le muralisme -une pratique artistique, qui a incarné la révolution mexicaine des années 1900- , dans la lignée du célèbre peintre mexicain Diego Riviera.
Baisse de la délinquance
L’habitant, qui a finalement accepté que l’on repeigne sa maison, reconnaît que l’ambiance dans le quartier a changé : “Les couleurs ont apporté de la gaieté et l’attitude des gens s’est améliorée”. Roberto Robles Jaimez, 36 ans, graffeur se rappelle : “Un enfant m’a dit que depuis qu’on avait peint sa maison, il avait davantage envie d’aller à l’école, parce qu’il était plus heureux”. Il ajoute : “Certains habitants nous ont offert des vêtements et de la nourriture. Les gens sont moins fermés”. Dans une rue adjacente, entre des murs aux couleurs éclatantes, des enfants tapent dans un ballon. “Avant, les parents ne les autorisaient pas à jouer dans la rue après l’école, par crainte d’affrontements entre bandes rivales, mais aujourd’hui les choses changent”, souligne Ana Estefania Garcia.
Raconter l’histoire du quartier
Ailleurs dans le monde, des initiative similaires ont déjà été testées, comme à Rio, avec l’œuvre de JR dans les favelas de Rio qui avait pour but de rendre hommage aux femmes. Ou bien encore celle, en cours, du projet crowdfundé Back to Rio toujours au Brésil, dont l’objectif est de repeindre les favelas de couleurs vives.
La rédaction (avec AFP)
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