Partager la publication "Au Népal, une nouvelle génération transforme la société village par village"
L’Himalaya compte parmi les régions les plus gravement touchées par le changement climatique. La fonte accélérée des glaciers affecte les plus hauts sommets du monde ; et par conséquent les populations qui vivent en aval, du Népal jusqu’au Bangladesh.
Selon un rapport publié par le National Adaptation Program of Action en 2010, sur les 75 provinces du Népal, 29 sont extrêmement vulnérables aux catastrophes naturelles, 22 à la sécheresse, 12 aux inondations provoquées par les lacs glaciaires et 9 aux inondations en général.
Pour régler ces problèmes en amont, une jeune génération du changement voit le jour, comme dans beaucoup d’autres pays situés en première ligne des changements climatiques. Au cours de notre Trek des Alternatives, nous sommes partis à sa rencontre avec Himalayan Climate Initiative, une ONG qui encadre les jeunes en leur donnant des moyens d’action pour construire leur futur de façon plus durable et inclusive.
L’Himalaya : l’une des régions les plus vulnérables au monde
Une nouvelle génération du changement construit un Népal durable et inclusif
Pour cette raison, un grand nombre de jeunes, venant de Katmandou ou d’autres régions du pays, développent un projet inspirant et porteur de changement. Ils ont entre quinze et vingt-cinq ans, et font la différence de diverses manières :
L’Himalayan Climate Initiative (HCI) accompagne des jeunes Népalais à créer leur association, leur mouvement ou leur entreprise sociale, répondant à un ou plusieurs enjeux sociétaux et environnementaux. L’association chapeaute ainsi plus d’une vingtaine d’entreprises sociales et mouvements crées par les plus jeunes membres de la société civile népalaise.
Grâce à leur mouvement “No Thanks I Carry My Own Bag”, ils ont réussi à faire interdire les sacs plastiques à usage unique dans la capitale du pays, et travaillent pour étendre cette interdiction à l’ensemble du pays.
Avec Climate Alliance of Himalayan Communities, ils créent des systèmes de gouvernance nouveaux pour rendre leur voix aux peuples himalayens, souvent oubliés lors des discussions sur le changement climatique alors qu’ils sont les premiers à en pâtir.
Kagati, un village transformé en modèle de transition
Niché au cœur des rizières et d’une région pauvre du pays, le village de Kagati est bien connu ici pour une raison : il présente historiquement des taux records de mariages d’enfants, de polygamie et d’inégalités.
Pourtant, il dispose naturellement de beaucoup de ressources naturelles comme une source d’eau potable stable, ce qui est précieux dans un pays comme le Népal.
Les jeunes équipes des Green Angels (Hamri Bahini en népalais) ont commencé il y a deux ans à s’y rendre bénévolement et régulièrement pour en faire un village éco-responsable.
Après avoir équipé les maisons et l’école de panneaux solaires, les jeunes volontaires organisent des workshops toutes les semaines pour sensibiliser les habitants, et notamment les femmes, au gaspillage d’énergie, à l’hygiène, à l’usage de l’eau et des ressources naturelles, au recyclage des déchets, mais aussi à l’usage de produits respectueux de l’environnement pour l’entretien des maisons.
L’objectif est de faire du village de Kagati une communauté éco-responsable, zéro déchets et modèle dans la transition des sociétés ; notamment par le biais de l’empowerment des femmes, qui, bien que marginalisées, sont ici les actrices du changement.
Kagati est l’un des nombreux villages où ces jeunes créent des rouages de transition durable. C’est un exemple parmi d’autres de l’efficacité de leurs actions à l’échelle locale où, village par village, ils créent une dynamique inspirante de changement.
Ces jeunes, pour la plupart encore au lycée, sont les premiers témoins des changements climatiques. Ils sont conscients d’être la dernière génération à pouvoir changer les choses, et consacrent tout leur temps à construire leur futur, de façon durable et inclusive.
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