Bientôt des achats en bitcoin dans les commerces français ?

Une paire de chaussures en vitrine éveille en vous une soudaine envie d’achat. Seulement, vous ne possédez que quelques Bitcoin et le commerçant ne les accepte pas. Une situation qui pourrait bientôt changer.

25 000 points de vente, de trente grandes enseignes françaises (comme Decathlon, Boulanger, Foot Locker, Conforama, Maison du Monde, Intersport ou Sephora), pourraient autoriser le paiement en crypto-monnaie dès le premier semestre 2020.

C’est du moins ce qu’a annoncé l’entreprise française Global P.O.S en marge du dernier salon Paris Retail Week, qui se tenait du 24 au 26 septembre à Paris. L’entreprise y a dévoilé sa nouvelle application Easy Wallet et les nouveautés apportées à sa plateforme Easy2PlayPayment. Les enseignes citées, elles, n’ont pas confirmé.
 

 
Concrètement, un client pourrait se rendre en magasin et convertir ses Bitcoin en euros via l’application, qui générera un QR code. Le vendeur devra le scanner pour encaisser l’achat en monnaie fiduciaire, grâce à Easy2PlayPayment. “Les transactions concerneront le Bitcoin mais on espère pouvoir élargir notre solution aux autres cryptomonnaies”, explique Emmanuelle Richard, responsable marketing chez Global P.O.S.
 
Pour rappel, les crypto-monnaies, adoptées dans les années 2010 par le grand public, sont notamment utilisées pour se protéger de l’inflation dans les pays en développement, se procurer des produits illicites sur le darknet ou spéculer en bourse. Quelque 4 millions de Français en possèderaient déjà, selon une étude Kantar TNS 2018.

“Un OVNI monétaire émergeant”

Aujourd’hui, les crypto-monnaies sont cantonnées à l’e-commerce et leur utilisation dans le monde réel reste compliquée. “Très peu de commerçants vont accepter les cryptomonnaies à cause de la forte volatilité des cours dans la journée”, estime Grégory Guittard, rédacteur en chef du JournalduCoin.com, un média qui traite de l’actualité des cyptodevises. “Entre le moment où le QR code est généré et celui où il est scanné par le vendeur, notre application garantie que la valeur du Bitcoin reste inchangée”, fait valoir quant-à-elle Emmanuelle Richard.
 

Autre frein possible à cette initiative : d’une certaine façon, la solution proposée par Global P.O.S. réintroduit une forme d’intermédiaire entre le consommateur et le commerçant. Or, les détenteurs de cryptomonnaies apprécient que leur argent ne soit détenu par aucune banque. “Les personnes qui en ont retiré leur argent par manque de confiance se retrouvent face à une espèce de crypto-banque”, pointe Grégory Guittard. Un taux de commission de 1% à 3 % sera appliqué pour l’entreprise lors des transactions, payée par le consommateur. La solution semble donc surtout avantageuse pour les commerçants.
 
Malgré ces difficultés et les doutes qui persistent autour de l’initiative de Global P.O.S, celle-ci pourrait faire évoluer le secteur. “Je ne sais pas si cela sera utile pour acheter des objets de la vie quotidienne, conclut Grégory Guittard. Mais, les crypto-monnaies sont un OVNI monétaire émergeant et cette initiative peut aider à réfléchir aux problèmes existants”.
 

 

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