Partager la publication "Bons baisers de 14-18 : une carte postale par jour de la Grande Guerre"
Depuis sept ans, Thomas Dworzak, grand reporter, photographe de guerre rompu à l’urgence des conflits, à leurs dangers, s’est plongé dans les recherches, les livres et l’histoire de 14-18. Une guerre qu’il évoque aujourd’hui en 1566 cartes postales, soit autant que de jours qu’a duré la Grande Guerre, prises dans 90 pays.
Comment ce photographe qu’on imagine dopé à l’adrénaline s’est-il retrouvé dans ce travail documentaire ? La mutation s’est faite lentement, presque sans qu’il s’en aperçoive.
“Chaque année, les photographes de Magnum (Agence qu’il a rejointe en 2000 et qu’il préside depuis 2017, ndlr) font une retraite. On se retrouve pour parler projets, photographies. Et plusieurs fois, c’était en 2011, le sujet de la Première Guerre mondiale a été évoqué. Que faire à l’approche du centenaire ? Carl de Keyser était intéressé par le sujet. Ces connexions en Belgique ont fait naître un projet avec la ville de Bruges.
Dès lors, Thomas Dworzak ne pouvait plus envisager de passer dans un pays sans faire des recherches historiques sur son implication dans cette guerre si mondiale, ni se rendre sur les lieux évocateurs. Une histoire, un musée, une expo, un bunker, un vêtement (“
Le trench-coat est né durant cette guerre” rappelle-t-il), tout faisait prétexte.
1566 photos prises aux quatre coins du monde
Au fil des accumulations, des photos prises aussi bien en Serbie qu’à Singapour, au Brésil qu’en Grande-Bretagne, au Togo qu’en Thaïlande, le projet de rassembler toutes ces traces en 1566 cartes postales a pris forme. “
C’est un mélange, je ne veux rien hiérarchiser, rien choisir. Le format carte postale me convient bien pour montrer à quel point cette guerre était partout. Chaque photo est comme un petit tweet.”
Le travail de mémoire
Ou la quête, au Pays de Galles, de la tombe du dernier soldat, mort une minute avant la signature de l’Armistice. Eh oui, car Thomas Dworzak n’est pas qu’un photographe de talent : il est aussi un redoutable conteur. Au-delà du projet d’édition des cartes postales, une exposition est également envisagée. On a hâte de s’y rendre, surtout si c’est lui qui commente la visite.