Partager la publication "Boris Cyrulnik : “La révolution numérique est à la fois une merveille et une horreur”"
Le neuropsychiatre, directeur d’enseignement à l’université de Toulon, a accepté d’être le grand témoin du premier forum We Demain consacré à la sécurité et la résilience. Comment réagir face aux nouveaux défis de sécurité posés par le terrorisme ou la révolution numérique ? Boris Cyrulnik livre sa recette de la résilience, afin de ne pas céder aux idéologies sécuritaires et simplistes. Il dépeint la résilience comme une attitude humaniste, un rempart à l’escalade de la violence.
La réaction résiliente à un acte violent, selon le chercheur, repose sur la capacité à s’adapter et à se reconstruire. Elle interroge les transactions entre le citoyen, les entreprises et les pouvoirs publics. Quid de la révolution numérique ? Est-elle facilitatrice de résilience ou, au contraire, un outil au service d’un pouvoir totalitaire ? Pour aborder ces enjeux majeurs en amont du forum We Demain, Boris Cyrulnik nous a accordé un riche entretien que nous vous proposons en quatre parties.
Après avoir défini les notions de résilience et de sécurité, puis établi les différences entre une culture de sécurité et une politique sécuritaire, après avoir abordé les échanges permanents entre l’individu et la famille, l’école, l’entreprise ou l’État, Boris Cyrulnik revient avec nous sur la révolution numérique.
Tout comme l’imprimerie, rappelle le neuropsychiatre, le numérique facilite la découverte des cultures et l’accès démocratique au savoir. Pour l’enfant, par exemple, c’est une “boîte magique” qui permet de donner une réalité concrète à l’escapade de Thomas Pesquet dans l’espace, de discuter en live avec son correspondant chinois du même âge en Chine.
La vague numérique, poursuit Boris Cyrulnik, ne déferle évidemment pas sans menaces. Elle permet aussi de suivre un individu dans son intimité la plus profonde, comme un “Big Brother” menaçant. Les données personnelles s’accumulent entre les mains de certains, ne laissant plus de place à l’oubli.
La manière d’accéder à l’information est elle aussi en question. “Les réseaux sociaux ont toujours existé”, nous dit Boris Cyrulnik, mais leur version moderne permet de propager de fausses informations à des vitesses folles.
Alors comment faire en sorte que cette technologie soit au service de l’Homme ? Comment faire pour que les jeunes ne s’enferment pas dans une “morale perverse” où ils n’ont aucune empathie pour l’autre “qui ne me ressemble pas” ? La réponse est peut-être tout sauf numérique, à chercher, par exemple, du côté des années de césure, en vogue dans les pays d’Europe du Nord.
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