Partager la publication "Bus, panneaux solaires et autopartage : le nouveau plan d’Elon Musk pour Tesla"
En 2006, Elon Musk publiait sur son blog un “master plan ” pour son entreprise Tesla. L’idée : commercialiser une voiture électrique de luxe, le Tesla Roadster, afin de financer le développement de futurs modèles beaucoup plus abordables et démocratiser la voiture électrique. Dix ans plus tard, pari réussi. Le troisième modèle de voiture Tesla a déjà enregistré plus de 370 000 commandes, et ce grâce à son prix : 35 000 euros contre près de 100 000 euros pour le premier modèle. Et après ? Le 20 juillet, le PDG de Tesla a révélé la stratégie de son entreprise pour les dix prochaines années.
“Nous devrons de toute façon nous convertir entièrement aux renouvelables face à la pénurie d’énergies fossiles, au réchauffement climatique et afin d’éviter l’effondrement de notre civilisation”, a asséné Elon Musk. “Alors autant commencer dès maintenant”.
Bus et camions électriques
Le milliardaire sud-africain souhaite accélérer la stratégie de diversification déjà entamée par Tesla. Pour cela, il mise sur le développement d’une flotte complète de véhicules incluant, entre autres, un camion et un bus pour les transports en commun.
“Ils sont tous les deux en développement et devraient être dévoilés l’année prochaine. Nous croyons que le camion Tesla permettra des économies substantielles de fret tout en étant sûr et amusant à conduire”.
Concurrencer Uber
Cette immiscion sur le terrain d’Uber devrait aussi concerner les véhicules individuels. Grâce aux progrès futurs du pilotage automatique, il sera possible, selon Elon Musk, d’appeler une voiture et de se laisser conduire à destination – le tout sans chauffeur. Les propriétaires de voitures Tesla pourraient aussi louer leur véhicule lorsque celui-ci est inutilisé.
“D’un simple clic sur l’application, votre voiture générera du revenu lorsque vous serez au travail ou en vacances”.
Des revenus qui selon Musk permettraient de largement rembourser le prêt, “au point que n’importe qui pourra s’acheter une Tesla”. Cette confiance affichée en la fiabilité du pilotage automatique fait référence en creux au premier accident mortel qu’a connu l’entreprise, le 7 mai dernier.
Un conducteur de Modèle S avait alors percuté l’arrière d’un camion qui coupait sa route. La faute reviendrait au conducteur, qui n’aurait pas dû quitter la route des yeux, et non au logiciel de sa Telsa, ni à ses capteurs. Ceux-ci seraient “dix fois plus sûr que la conduite traditionnelle” et “en constante amélioration”, assure Musk.
Étendre le photovoltaïque à toute la planète
Autre étape importante du plan d’Elon Musk : développer la filière photovoltaïque. C’est pour cela que son entreprise a acheté en juin l’entreprise Solar City, leader américain de l’installation de panneaux solaires fondée par son cousin Lyndon Rive. Un investissement de 2,5 milliards d’euros qui avait été critiqué par les actionnaires et fait plonger l’action de Tesla de 10 %.
Mais Musk défend son choix en invoquant la complémentarité naturelle entre les deux entreprises : l’une produisant les panneaux et l’autre les batteries de stockage. “Nous allons rendre aux consommateurs le contrôle de leur énergie avec un système beau et tout intégré. Et puis nous l’étendrons à toute la planète”. Rien de moins.
Pour tenir ses promesses, Elon Musk devra cependant remplir un objectif qui n’est pas mentionné dans son plan : rendre Tesla profitable. En 2015, l’entreprise avait clôturé son année fiscale avec une perte de 320,4 millions de dollars, soit trois fois plus qu’en 2014. Son chiffre d’affaire bondissait en revanche de 27 %, atteignant les 1,21 milliard de dollars. Pour connaître le résultat de ce nouveau pari du cofondateur de PayPal et PDG de SpaceX, rendez-vous dans dix ans.
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