Catherine Bennetau, lanceuse d’alerte : “Mes travaux ne plaisent pas à certains”

Retrouvez les portraits de trois autres lanceurs d’alerte dans le numéro 27 de We Demain, disponible en kiosque et sur notre boutique en ligne
En avril, l’Europe renforçait leur protection. À Paris, ils ont désormais une Maison qui les informe et les accompagne. Mais ceux qui révèlent les scandales sanitaires, environnementaux ou fiscaux payent encore trop souvent le prix fort, à l’image de Julien Assange, livré aux autorités britanniques le 11 avril dernier, ou Edward Snowden, réfugié en Russie et auteur du livre autobiographique Mémoires vives (éd. du Seuil) qui sortira en librairie le 17 septembre prochain. Dans le dernier numéro de We Demain, quatre d’entre eux se racontent.

Catherine Bennetau a alerté sur le soja transformé

​”Je vais voir un médecin : je suis stressée, je dors mal…” Spécialiste en sciences animales et nutrition santé, la professeure Catherine Bennetau va demander le statut de lanceuse d’alerte. Pour continuer à travailler. Son département ne faisant plus partie des axes stratégiques de l’école Bordeaux Sciences Agro, la chercheuse qui se dit stigmatisée – “Mes travaux ne plaisent pas à certains” – n’a en effet plus d’équipe ni de moyens pour les mener à bien.

Le sujet d’études de Catherine Bennetau c’est le soja. Plus précisément les phyto-œstrogènes contenus dans la plante et suspectés d’être des perturbateurs endocriniens lorsqu’ils sont consommés en trop grande quantité. Or la consommation du soja a beaucoup augmenté et l’on trouve ce dernier dans un grand nombre de produits. Hébergée dans les locaux de l’université de Bordeaux, où elle a pu rapatrier son matériel, celle qui est à l’origine de nombreuses alertes depuis 2002 a procédé aux dosages dont les résultats ont été publiés en avril par Que Choisir.

Un test sur 55 aliments a produit des résultats si préoccupants pour qu’en mai l’association de consommateurs a saisi l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation , afin qu’elle réévalue les risques pour les consommateurs et que la Direction générale de la concurrence (DGCCRF) rende obligatoire un nouvel étiquetage. “Le problème, ce n’est pas le soja mais sa transformation. Je travaille sur la diminution des phyto-œstrogènes. Une partie des industriels est partante. L’autre bloque.

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