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Cette coopérative fait de ces étudiants de vrais entrepreneurs

Au sein d’une coopérative, de jeunes Roubaisiens s’essaient à l’entrepreneuriat. Ensemble, ils définissent les services qu’ils souhaitent proposer à la population. Le tout, avec l’aide d’animateurs qui les accompagnent pas à pas.

Le 06/10/2017 par Julie Jeunejean
Aux Estivales de Roubaix, les jeunes ont vendu des cupcakes confectionnés par leurs soins (Crédit : LA CAPE)
Aux Estivales de Roubaix, les jeunes ont vendu des cupcakes confectionnés par leurs soins (Crédit : LA CAPE)

Fabrication de chaises en bois, création de cabanes à livres, vente de cupcakes lors de festivals de Roubaix et initiation à l’impression 3D… Les prestations offertes par La Cape sont variées. Lancée en juillet 2017, cette coopérative donne la possibilité à des jeunes âgés de 16 à 22 ans de développer leurs idées entrepreneuriales.

Au départ éphémère, la coopérative anciennement baptisée KPA Cité a décidé de poursuivre ses activités à la fin de l’été 2017.

C’est au Labo 140 de la Condition publique de Roubaix que Taslim Guerroumi, Marie-Muriel Kouakou, Jeremy Leman, Ophélie Senecaux et Quentin Siraux se réunissent. Ensemble, ils définissent les services qu’ils veulent offrir aux habitants et aux entreprises locales de leur ville.

Un programme avant tout éducatif

Pour les aider dans leur démarche, des animateurs et intervenants extérieurs les accompagne. Ces derniers maîtrisent de multiples compétences, tels l’artisanat du textile, la menuiserie ou encore la découpe vinyle, qu’ils partagent avec les coopérants.

En dehors de ces techniques, les jeunes apprennent également à établir des devis et des factures, mais aussi à mettre en place des outils de travail collectifs pour faciliter l’attribution des tâches.

Leurs prestations de services sont rémunérées par la société coopérative d’activité et d’emploi Opteos, qui leur fournit un contrat d’appui au projet d’entreprise (CAPE). À la fin du mois, les coopérants se partagent les gains récoltés en fonction d’une règle qu’ils ont fixé.

“Chacun estime ce qu’il devrait gagner en fonction du temps qu’il a passé sur les projets développés au cours du mois. La répartition s’est toujours bien passée, explique Marie-Muriel Kouakou, une des coopérantes, J’ai pour ma part gagné environ 150 euros”.
 

Si la direction de La Cape “a la volonté de traiter cette question économique de manière sincère” , Marion Rousseaux, responsable de la coopérative, précise qu’il s’agit avant tout un programme éducatif.

Acquérir de nouvelles compétences tout en rendant service

“Je ne savais pas faire de sérigraphie et ça je l’ai appris à La Cape”, souligne Marie-Muriel Kouakou. En plus d’acquérir de nouvelles compétences et de rendre service aux autres, elle a apprécie l’esprit d’équipe, “un peu de famille”, qui règne à La Cape. “Et puis, cela nous donne un certain sens des responsabilités”, ajoute-t-elle.

Lycéenne en terminale S, la jeune fille de 18 ans se rend à La Cape chaque mercredi après-midi. Elle travaille également de chez elle même si elle admet que l’organisation peut s’avérer difficile. Tout comme Marie-Muriel, la plupart des coopérants sont en effet étudiants. Aussi, ils sont invités à participer quand ils le peuvent.
 
À ce jour, ils travaillent sur un projet de groupement d’achat de produits biologiques pour les habitants du quartier du Pile de Roubaix. Parallèlement, ils  créent le site de leur coopérative. En lui donnant une identité visuelle, ils espèrent ainsi attirer de nouveaux coopérants et voir évoluer La Cape.
 

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