Partager la publication "Comment “Miss Védérine” a réinventé ses cours pendant le confinement"
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Assurer la “continuité pédagogique”, coûte que coûte : quelques jours avant le confinement, en mars, cette injonction de l’Éducation nationale n’a été accompagnée d’aucune feuille de route. Urgence oblige, il est revenu à chaque enseignant de faire preuve d’autonomie et de créativité pour mettre en pratique l’école à distance.
Rompus à l’exercice du numérique, certains sont devenus de véritables stars des réseaux sociaux : dans le sillage d’Yvan Monka, enseignant pionnier sur YouTube fort de 816 000 abonnés à sa chaîne “Maths et tiques” lancée en 2015, Marie-Solène Letoqueux s’est ainsi lancée pendant le confinement : sa chaîne “La maitresse part en live” a déjà près de 100 000 abonnés.
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Et puis il y a eu tous ceux qui, avec les moyens du bord, parfois juste leur vieil ordi et une formation sur le tas aux outils numériques, ont innové, expérimenté, parfois en remettant en question leur façon d’apprendre et de transmettre. À l’image de Florence Védérine, professeure d’anglais au collège Jean-Vilar de Villetaneuse, en Seine-Saint-Denis.
Sur son site Mission #CoVed-20, la voix est douce et apaisante, les cours en vidéo plutôt ludiques, mais les consignes concernant les rendus de devoirs demeurent fermes ! Blogueuse de longue date, Florence Védérine a préféré l’idée d’un site – qu’elle a conçu pour être le plus simple et efficace possible – à celle d’une chaîne YouTube.
“La veille du confinement, notre chef d’établissement nous a expliqué que la continuité pédagogique se déroulerait sur Pronote, se souvient-elle. Pour l’anglais, cet outil est très limité. J’ai vérifié si les élèves savaient l’utiliser, ne serait-ce que pour déposer une copie : ce n’était pas évident. Comme beaucoup de jeunes, mes collégiens sont des as des stories et selfies mais ont du mal avec un simple mail.“
Pour “Miss Védérine”, le numérique est sans conteste un allié de l’apprentissage des langues : les enfants peuvent prendre le temps qu’il leur faut, ce qui est primordial pour les timides et ceux qui ont des difficultés. Si la parole ne se libère pas en 6e, c’est très compliqué ensuite. Et ça marche !
“J’ai des élèves très discrets qui se sont ainsi révélés pendant le confinement, obtenant pour la première fois des encouragements en fin de trimestre.“
Comme nombre d’enseignants, perdre des élèves en route a été une de ses grandes craintes. Cela n’a heureusement pas été le cas. “Si l’enfant ne faisait pas ses devoirs, j’appelais les familles. J’ai deux puces dans mon téléphone. J’avais donné un des numéros aux parents, qui pouvaient me joindre en cas de problème.“
Le site fonctionne si bien qu’après le déconfinement, sa créatrice a mis en place une nouvelle version. Et à la demande de ses élèves, elle continuera à l’utiliser en complément des cours à la rentrée.
Les pratiques, elle en est persuadée, vont évoluer. Les élèves ne comprennent pas toujours l’intérêt de ce qu’ils apprennent : il faut remettre le savoir en perspective. Et intégrer du ludique : marionnettes pour faciliter la parole des timides, roman-photo avec bulles et selfies, podcast sur la vie du collège… Le confinement a donné un tas d’idée à Florence Védérine !
franceinfo et We Demain organisent le 24 septembre prochain à 19 heures l’évènement “Et si on changeait l’école ?” au studio 104 de la Maison de la radio.
Destiné aussi bien aux parents qu’aux professionnels de l’éducation, ce nouveau rendez-vous donne la parole à ceux qui sur le terrain innovent pour faire évoluer la pratique pédagogique : un partage d’expériences plus que jamais indispensable.
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