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Comment manifester quand les rassemblements sont interdits ?

Pour freiner la propagation du coronavirus, de nombreux rassemblements sont annulés. Faut-il pour autant cesser de militer pour les causes qui nous tiennent à cœur ? We Demain vous propose un petit guide du manifestant confiné.

Le 13/03/2020 par Pauline Vallée
(Crédit : Franck Thomas blog)
(Crédit : Franck Thomas blog)

Marche pour le climat, défilé contre les retraites… alors que sévit l’épidémie de coronavirus, de nombreuses manifestations sont annulées par mesure de précaution. Comment continuer à se mobiliser pour le climat, ou pour une autre cause, quand les rassemblements de plus de 100 personnes sont interdits et que chacun doit rester confiné chez soi ? Suivez le guide.

1. Cyber-manifester

Greta Thunberg, qui devait défiler à Paris lors de la Marche pour le climat prévue le 14 mars, a elle-même appelé les militants à investir les réseaux sociaux plutôt que la rue. “La crise écologique et climatique est la plus grande crise que l’humanité ait jamais eu à gérer”, écrit la militante suédoise le 11 mars sur son compte Twitter. “Mais pour le moment, nous allons devoir trouver d’autres moyens d’attirer l’attention du public et militer pour le changement, des moyens qui ne nécessitent pas de rassembler des foules.

À son appel, des centaines d’internautes ont posté des photos d’eux tenant une pancarte avec le hashtag #ClimateStrikeOnline. C’est le moment de libérer sa créativité, en partageant des messages, pancartes, photos ou dessins qui pourront être repris par d’autres internautes.

On peut également, sur le modèle de l’Espagne, organiser de véritables manifestations virtuelles à l’aide d’hologrammes. En 2015, pour protester contre une loi de sécurité intérieure, la plateforme No Somos Delito (“Nous ne sommes pas un délit”) avait tendu une immense toile devant le Parlement espagnol, en projetant les visages, déclarations vocales et messages écrits que des milliers d’Espagnols avaient préalablement enregistrés en ligne.

Ecrire à ses élus ou aux entreprises

Pendant cette période de confinement, chacun peut aussi exercer une pression sur les entreprises et responsables politiques, en téléphonant, envoyant des mails ou laissant des messages sur les réseaux sociaux. En France, la plateforme Nos Elus met gratuitement à disposition des citoyens la liste des députés ainsi que leurs coordonnées.

Les jeunes Japonais testent déjà cette méthode depuis début février dans le cadre de leur campagne contre le financement de l’industrie du charbon par des banques, rapporte le site Global Climate Strike.

Utiliser des armes symboliques

De la contrainte peut aussi naître de nouvelle idées : lorsque les marches pour le climat de la COP25 avaient été annulées à Paris, en 2015, en raison du risque d’attentat, les militants avaient trouvé une alternative poétique : recouvrir la place de la République de milliers de paires de chaussures. Le confinement pourrait aussi être l’occasion de marquer son engagement avec des moyens artistiques ou symboliques. 

En Amérique Latine, le cazerolazo (“concert de casseroles”) est une forme de protestation très populaire et efficace pour attirer l’attention. Même confinés, les militants peuvent s’emparer de la technique en faisant du bruit depuis leurs fenêtres ou leurs balcons à une heure donnée, en signe de protestation et de solidarité. 

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