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Covid : pour rompre la solitude, si vous écriviez une lettre à un inconnu ?

Lors du premier confinement, nous vous parlions de l’initiative 1 lettre, 1 sourire, qui consiste à envoyer des lettres à des personnes âgées vivant en Ephad pour recréer du lien social. Contre l’isolement et la solitude, qui n’épargne aucune couche de la société, une étudiante de Rouen a décidé de permettre à chacun de recevoir de tels courriers. Pour cela, elle a lancé son association : Les Lettres perdues.

Lisa Machard, 19 ans, propose à des inconnus de s’écrire, tout en conservant l’anonymat, depuis le 20 décembre 2020, pour lutter contre l’isolement social. 

“J’y pensais depuis un petit moment et je me suis dis qu’avec la crise sanitaire, c’était le moment idéal pour lancer l’association”, raconte la jeune fille.

“Les gens se sentent seuls et isolés, je me suis dit que ça pouvait vraiment les aider.” 

Si elle reçoit un coup de main de sa mère lorsque c’est nécessaire, Lisa gère l’association seule. 

Recréer du lien

Pour participer, il faut adhérer à l’association, pour un montant de 2 euros. Cela permet de contribuer au financement de la boîte postale de l’association. Pour chaque lettre envoyée, il faut également fournir un timbre. C’est Lisa Machard qui s’occupe de créer les binômes et d’envoyer le courrier au bon destinataire, en fonction des profils. “Dans le formulaire je demande la tranche d’âge, le sexe et la situation (salarié, étudiant, retraité, etc.). Ensuite, je choisis de manière aléatoire. Je ne lis pas les lettres, je les envoie juste au bon destinataire”, explique-t-elle. 

Et quand on lui demande pourquoi avoir choisi les lettres, plutôt que les mails ou les réseaux sociaux, elle répond : “Je pense que les lettres c’est quelque chose de plus personnel. On arrive plus à s’exprimer en écrivant qu’en téléphonant, par exemple. C’est moins éphémère. La lettre, on peut la garder, la relire quand on veut. En plus, les gens sont justement trop connectés, donc autant les reconnecter à quelque chose qui est vraiment concret.” 

“Je pense que les lettres peuvent créer un lien plus fort que sur les réseaux sociaux.”

Depuis la création de l’association, l’étudiante en licence de biologie a reçu une vingtaine de lettres de la France entière ainsi qu’une cinquantaine d’adhésions. “Il y a vraiment tous les profils. Pas beaucoup de retraités, mais beaucoup de salariés et d’étudiants.”

Pour le moment, à la connaissance de l’étudiante, aucune relation épistolaire n’a encore abouti à une rencontre physique. “J’ai remarqué que les personnes se répondaient quand même assez vite. Ça fonctionne bien”, confie-t-elle. 

Pour participer, remplissez le formulaire sur le site internet et suivez les instructions.

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