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Dans ces crèches, on apprend en musique

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C’est une grosse bulle installée au milieu de la pièce, un peu comme une cabane ou une hutte dans laquelle les enfants peuvent se réfugier, danser, interagir… Sur ses parois, ils actionnent eux-mêmes des zones tactiles qui diffusent de la musique, des chants et des sons propres à un pays et sa culture. 

À chaque mois son voyage musical. En décembre, pour Noël, direction l’Allemagne ou la Scandinavie, en janvier, Madagascar, la Russie, le Cameroun ou encore les Etats-Unis, selon l’établissement où se trouve la bulle musicale : aujourd’hui six crèches du groupe Cap Enfants  en sont dotées, toute en Ile-de-France.
 
À l’origine de ce concept qui séduit de plus en plus, l’histoire personnelle de la fondatrice et dirigeante du groupe, Claudia Kespy-Yahi. Élevée dans un environnement familial multi-culturel, elle souhaitait léguer cet héritage à ses enfants et les préparer à l’apprentissage des langues et des cultures étrangères. “La musique est un langage universel qui permet de toucher une multitude de fréquences sonores, explique la directrice. L’idée est de l’utiliser comme un outil pour préparer et entraîner l’oreille musicale des enfants.”

Découvrir les familles de son

La bulle musicale existe depuis 2008, année de son brevetage. Associée à son développement, la musicologue Ruth Jornod  travaille à la sélection des séquences sonores auxquelles les enfants ont accès, une cinquantaine au total, de 15 à 20 secondes, par bulle et par destination musicale. “Il y a plusieurs familles de sons, précise-t-elle. Des ambiances (bruits de rue, discussions, etc.), des comptines, des chants ou cris d’animaux emblématiques, des instruments et musiques, qui varient en fonction des pays et thématiques mis à l’honneur”.

Les “destinations musicales” sont choisies par les équipes encadrantes, en fonction de leurs cultures d’origine ou de celles des parents. Afin de les intégrer pleinement au projet éducatif, ces derniers sont invités à venir dans la bulle avec les enfants, généralement réunis par groupes de huit, pour leur raconter des histoires ou chanter dans leur langue maternelle, leur montrer des objets ou costumes traditionnels. “Nous travaillons également avec des parfumeurs qui créent des senteurs caractéristiques des pays présentés dans la bulle, ajoute la musicologue. On sait que les liens entre les sens sont très importants pour le développement cognitif des enfants.”

La musique pour stimuler la concentration et la curiosité

D’autres structures s’intéressent aux bulles musicales, en France, mais aussi en Norvège, en Allemagne, au Maroc, au Québec, au Chili ou encore au Japon. Des écoles maternelles, centres de loisirs, crèches municipales, hôpitaux, médiathèques, hôtels, musées… Les débouchés sont nombreux, l’installation pouvant être utilisée jusqu’à l’âge de 6 ans et adaptée à différents usages.

Un succès naissant que Claudia Kespy-Yahi relie à l’actualité. Le dernier classement PISA   est dominé notamment par Singapour, Hong-Kong, l’Estonie, la Finlande ou la Corée, des pays dont les systèmes éducatifs intègrent pleinement la musique dans le parcours scolaire et la formation de leurs élèves. “On en voit les effets sur le langage, la lecture, la sociabilité, la concentration, la créativité, insiste-t-elle. La musique nourrie la curiosité et la curiosité est le moteur de l’apprentissage”.

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