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Déployable en 18 minutes, cette boîte fournit internet, livres et films n’importe où sur Terre

Trois ans après son invention, la “ideas box” de Bibliothèques sans frontières s’est implantée sur les cinq continents. Cette médiathèque en kit permet de faciliter l’accès à la culture, l’éducation et l’information aux personnes les plus isolées, des camps de réfugiés aux quartiers populaires.

Le 05/07/2017 par WeDemain
Métro, RER, tout est encore flou... Crédits : Lénaà¯k Lens
Métro, RER, tout est encore flou... Crédits : Lénaà¯k Lens

Lire un livre, jouer à un jeu de société, aller au cinéma ou encore s’informer sur internet. Des activités évidentes ? Et pourtant, 57 % de la population mondiale n’a pas accès à internet et 250 millions d’enfants n’ont pas les compétences de base en lecture et en calcul. 
 
Pour réduire cette inégalité face à la culture et l’éducation, pourquoi ne pas réunir tous ces services dans une seule et même boîte ? C’est le défi que s’est lancé Bibliothèques sans frontières (BSF) en 2014. Avec l’aide du designer Philippe Starck, l’ONG a conçu une médiathèque en kit, facilement transportable et déployable en 18 minutes.   

Quatre cubes multicolores se transforment alors en un véritable espace culturel de 100 m2. À disposition, cinq tablettes tactiles et quatre ordinateurs, avec une connexion internet par satellite, 50 liseuses et 5 000 e-books, 250 livres, un vidéoprojecteur, un écran et une centaine de films, des chaises pliantes et des jeux.

Des camps de réfugiés aux quartiers populaires

Au départ, ces “boîtes à culture” ont été conçues pour venir en aide aux réfugiés dans les zones de conflits, une fois l’aide humanitaire vitale acheminée. De l’Afrique à l’Europe, en passant par le Moyen-Orient, les premiers retours d’expérience se sont révélés très satisfaisants. Lors de ses six premiers mois de test Burundi, la “ideas box” a été visitée 24 000 fois. Là, dans  le camp de Kavumu, deux réfugiés Congolais de 24 ans ont même réalisé un court-métrage avec le matériel mis à disposition. 
 

“En fonction des histoires, des lieux, notre démarche est que les utilisateurs s’approprient les outils. Une fois sur place, on les accompagne, on les forme. Les utilisateurs et d’autres partenaires humanitaires prennent en charge la gestion de l’ideas box”, explique Cécile Génot, directrice de communication à BSF.

Puisque que cette médiathèque en kit fait ses preuves dans le cadre humanitaire, pourquoi ne pas l’utiliser dans d’autres contextes ? Rapidement, BSF étend son champ d’action dans les zones défavorisées du Bronx, à New York, ou encore dans une communauté aborigène en Australie.

En 2015, l’ONG a même importé le concept en France, où 11 millions de personnes vivent à plus de 15 minutes d’une bibliothèque. Neuf boîtes sont actuellement déployées dans l’Hexagone, dans des zones rurales et quartiers populaires, notamment à Marseille et à Calais. Au total, une quinzaine d’exemplaires sont attendus d’ici la fin de l’année. 
 

“Notre ambition n’est pas de remplacer les bibliothèques traditionnelles mais de faire des liens et de créer des ponts avec elles”, précise Cécile Génot.

Vers des milliers de médiathèques portatives en 2020 ?

D’ici la fin de l’année, 85 “ideas box” seront en service dans le monde. Et 1 000, espère l’ONG, à l’horizon 2020. À condition de trouver les fonds nécessaires pour financer ces bibliothèques en kit, dont le coût – 50 000 euros l’unité – est actuellement pris en charge par des institutions publiques et privées, avec l’aide de l’agence des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR).
 

“Ce chiffre de 1 000 boîtes est symbolique, mais on a besoin d’un objectif chiffré. Notre but est à la fois de faire évoluer les mentalités sur la vision de l’aide humanitaire, qui ne s’arrête pas aux besoins primaires mais intègre aussi des besoins intellectuels, et de remettre la culture sur le devant de la scène dans les quartiers et zones rurales”, conclut Cécile Génot. 

Pour aller plus loin, des “ideas box” thématiques sont en cours d’élaboration. Leur objectif : sensibiliser de manière ludique le jeune public, sur des sujets comme la santé.

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