Partager la publication "En Allemagne, une université pionnière s’ouvre aux réfugiés"
Kiron, c’est le nom de “l’Université internationale pour les réfugiés” qu’un collectif de 48 entrepreneurs sociaux, réfugiés, étudiants et chercheurs et de 200 volontaires a monté à Berlin, en Allemagne. Leur but : permettre à Andrew, Kirollos et Fatuma de continuer leurs études.
100 000 personnes éligibles
Économie, informatique, architecture, études d’ingénieur ou “interculturelles” sont proposés aux 15 000 élèves qui se sont déjà portés candidats, principalement des Syriens, Somaliens, Afghans et Irakiens. Les cours se feront en anglais, mais seront complétés par des cours d’allemand.
Une fois arrivés en Allemagne, ces jeunes réfugiés qui ont dû abandonner leurs activités dans leurs pays d’origine sont “souvent bloqués pendant au moins deux ans”, faute de papiers, avant de pouvoir éventuellement reprendre une formation, explique le cofondateur Markus Kreßler.
Car outre-Rhin, comme dans la plupart des pays, pour avoir le droit de s’inscrire à une université, il faut d’abord pouvoir justifier d’une identité, d’un diplôme de son pays d’origine, ainsi que d’un accord de protection de l’Office fédéral des migrations et des réfugiés (Bundesamt für Migration und Flüchtlinge, Bamf). Autant de justificatifs qui ne s’obtiennent souvent qu’après plusieurs années, les documents provenant de pays en guerre étant difficiles à obtenir.
MOOC et plateformes numériques
À la Kiron University, les étudiants d’origine étrangère disposeront de deux ans pour présenter ces documents. Deux ans durant lesquels ils pourront d’ores et déjà étudier. Les études se dérouleront en deux phases. Durant la première, les étudiants suivront des cours en ligne, communément appelés MOOC (Massive Open Online Courses).
“Nos étudiants auront le choix parmi les meilleurs cours d’universités comme Stanford, Yale ou Harvard”, précise Markus Kreßler. Le tout, grâce à des plateformes numériques internationales comme edx, coursera, iversity ou encore openHPI, le fournisseur d’accès à Internet de l’Institut Hasso Platner de Potsdam (Berlin).
Places vacantes
Une aubaine non seulement pour les étudiants, mais aussi pour les universités : en Allemagne, elles sont nombreuses à souffrir d’un taux d’abandon important, en particulier jusqu’à la troisième année d’étude. Grâce aux réfugiés, les places vacantes seront occupées, ce qui permettra à ces établissements d’être davantage financés par les ministères fédéraux de l’éducation.
Lara Charmeil
@LaraCharmeil