Partager la publication "Et si l’androgyne était l’avenir du genre humain ?"
Raconté par Aristophane dans Le Banquet de Platon, classique sur lequel ont planché des générations de lycéens, le mythe de l’androgyne est, d’une certaine façon, au cœur de la polémique suscitée par les études de genre. Et la fascination qu’il exerce depuis des temps immémoriaux se trouve étrangement réactivée. Derrière la violence des joutes entre les pourfendeurs de ces études qui alimenteraient sournoisement l’expérience de l’ABCD de l’égalité menée dans certaines de nos écoles primaires et les défenseurs d’un égalitarisme total ; entre ceux qui refusent viscéralement l’idée d’une indifférenciation et désexualisation des genres mettant en péril l’identité humaine et le socle même de notre société et ceux qui militent pour un nouvel « humanisme » fondé sur la fin d’un mode de pensée binaire opposant masculin et féminin, affleure bien la figure archétypale de l’androgyne.
D’andros, « homme » et gunê,
« femme », l’androgyne est, pour
Platon – qui, selon Jean Libis, professeur de philosophie et auteur
du Mythe de l’androgyne(1), aurait
été influencé par des croyances
babyloniennes attestant l’exis
tence d’hommes primitifs androgynes –, cet être originel qui a engendré la vie sur Terre, l’unité des principes opposés, la représentation de l’être réunifié vers lequel nous aspirons. En quelque sorte un homme premier d’avant la chute ou… le Big Bang? « La réunion ou la confusion des sexes en un même individu est un schéma archétypal des sociétés humaines », explique en effet l’enseignant.