Partager la publication "Comment se chauffer moins cher ? Des astuces pour étudiants précaires"
Sanitaire, alimentaire, mais aussi énergétique, la précarité chez les étudiants gagne du terrain. En plus de faire l’impasse sur leurs repas ou sur leurs soins, ils sont nombreux à chercher des solutions pour se chauffer moins cher.
D’autant que la crise sanitaire pousse à vivre mais aussi à travailler à domicile. Ce qui accroît la facture énergétique. Toutefois, le problème n’est pas tout à fait nouveau. En 2018, une étude de l’association Promotion et Défense des Étudiants révélait déjà qu’en France, selon les régions, 30 % à 70 % des étudiantes se trouvaient en situation de précarité énergétique !
Face à ce constat, l’Atelier21, un laboratoire citoyen composé d’ingénieurs et de designers spécialisés en sobriété énergétique, lance en 2020 le programme Act4Energy. En partenariat avec des établissements scolaires ou des associations, il organise des ateliers collaboratifs pour réfléchir et expérimenter des solutions contre le mal-logement. “L’objectif c’est de tendre la main aux étudiants pour les sortir de ces situations d’inconfort, et les aider à se chauffer moins cher”, nous explique Cédric Carles, fondateur de l’association.
Cet article a initialement été publié en avril 2021 et mis à jour en octobre 2021
Isoler une fenêtre, réparer une porte, lutter contre les moisissures… Les élèves travaillent sur des problèmes auxquels ils sont directement confrontés chez eux. Ils peuvent partir de solutions déjà existantes pour les améliorer ou les adapter à leur situation. Ou au contraire en créer de nouvelles pour se chauffer moins cher. L’objectif étant de trouver des techniques ou des pratiques qui nécessitent peu de ressources. “C’est de l’aide d’urgence. Il faut pouvoir faire avec les moyens que l’on a sous la main”, précise Cédric.
De belles idées émergent ! Parmi elles, on retrouve le bureau façon Kotatsu inspiré d’une pratique japonaise pour préserver la chaleur autour de son poste de travail, que l’on peut fabriquer à l’aide de simples couvertures. L’idée est de chauffer localement, plutôt que des espaces entiers.
Ou bien une capote isolante pour doper son chauffe-eau. On la fabrique avec juste du fil, du papier bulle et une couverture de survie.
“J’ai été touchée que des personnes comme des designers puissent avoir conscience de ce qu’on vit et en fassent des sujets de travail”, nous confie Léa, étudiante en design à l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs, ayant participé à l’un de ces ateliers.
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Les ateliers sont aussi l’occasion de partager des conseils et des bonnes pratiques comme cette astuce pour faire cuire ses pâtes en limitant le temps d’utilisation des plaques. Mais aussi de prendre connaissance de ses droits et des recours possibles face à l’inertie des propriétaires ou des services de logement.
À l’issue des ateliers, les élèves sont invités à réaliser des tutoriels (en photo ou vidéo) pour partager leurs solutions.
En voici un pour isoler une fenêtre.
L’association s’occupe également d’animer des groupes en ligne sur Facebook et Discord où les étudiants peuvent se retrouver pour solliciter de l’aide, échanger idées et conseils.
L’Atelier21 se tient également à disposition des étudiants en dehors des journées ateliers. Ils recueillent les différents problèmes rencontrés et les aident à la mise en place de solutions chez eux par téléphone, visio ou messagerie. À travers ce programme, l’association souhaite à la fois leur offrir une assistance mais aussi créer une vraie communauté d’entraide pour réfléchir et agir de manière collective. “Je crois que le mot d’ordre c’est générosité. On est tous confronté aux mêmes galères, et en tant qu’étudiants, on peut y pallier et s’entraider”, résume Léa.
Cette démarche représente aussi l’opportunité d’alerter et mobiliser les acteurs qui les entourent – scolarité, logement, collectivités, associations – en essayant d’intégrer ces efforts dans une action plus globale pour combattre toutes les formes de précarité qui touchent le monde étudiant.
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Cet article est réalisé grâce au soutien de Leroy Merlin.
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