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Face à la chute de ses revenus, Monsanto va licencier 2 600 salariés

Le groupe va supprimer 13 % de ses effectifs dans les deux ans. Sa principale source de revenus, la vente de semences transgéniques, a reculé de 4,6 % l’an dernier. Quant aux revenus issus des engrais et des désherbants, ils ont baissé de 7 %.

Le 08/10/2015 par WeDemain
Le groupe va supprimer 13 % de ses effectifs dans les deux ans. Sa principale source de revenus, la vente de semences transgéniques, a reculé de 4,6 % l’an dernier. Quant aux revenus issus des engrais et des désherbants, ils ont baissé de 7 %.
Le groupe va supprimer 13 % de ses effectifs dans les deux ans. Sa principale source de revenus, la vente de semences transgéniques, a reculé de 4,6 % l’an dernier. Quant aux revenus issus des engrais et des désherbants, ils ont baissé de 7 %.

Monsanto a annoncé mercredi une prochaine restructuration : quelque 2 600 emplois supprimés d’ici deux ans, soit environ 13 % de ses effectifs totaux. L’objectif du groupe semencier : faire des économies sur fond de plongeon des bénéfices. En cause, la chute des prix des matières premières agricoles, mais aussi la pression des défenseurs de l’environnement. Celle-ci s’est en effet intensifiée après le classement, en mars, du glyphosate, le principe actif du Roundup, comme “cancérogène probable”  par l’agence du cancer de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). 

Comme ses rivaux et compatriotes DuPont et Dow Chemical, le groupe créé et basé à Saint Louis (Missouri) traverse donc une période difficile, qui devrait se prolonger à court terme. Monsanto a livré des prévisions nettement en dessous des attentes pour les années 2015 et 2016. L’an dernier déjà, les ventes de semences transgéniques, sa principale source de revenus, reculaient de 4,6 % , dans le sillage de la baisse de 2 % des prix du maïs et de 12,7 % de ceux du soja.

Gel de la commercialisation du Roundup

Quant aux engrais et désherbants, leurs revenus annuels ont décroché de 7 %, affectés par le gel dans différents pays de la commercialisation du désherbant vedette Roundup, régulièrement mis en cause dans la surmortalité des abeilles. Monsanto vient en outre d’essuyer un revers judiciaire retentissant en France, son marché le plus important parmi les pays d’Europe et d’Afrique du nord. La firme a été reconnue responsable de l’intoxication d’un agriculteur par son herbicide Lasso. En réaction, le groupe s’est pourvu en cassation.

Aucun détail n’est donné sur les régions concernées par les suppressions d’emplois. Officiellement, le groupe a annoncé vouloir dégraisser dans les fonctions marketing et commerciales et se désengager du secteur de la canne à sucre. Grâce à son plan de restructuration portant sur les 18 à 24 prochains mois, il espère à terme économiser 400 millions de dollars par an. 

Plongeon des bénéfices

Le coût de cette restructuration est de 850 à 900 millions de dollars, dont une grande partie porte sur des indemnités de licenciement : “Ces changements sont faits pour transformer la façon dont l’entreprise opère afin de devenir plus agile et efficace”, explique le groupe qui emploie quelque 20 000 personnes dans une soixantaine de pays à travers le monde.

Cette réduction de la voilure tombe à un mauvais moment pour le spécialiste des OGM, qui a annoncé mercredi 7 octobre un plongeon de ses bénéfices de 15,5 % à 2,31 milliards de dollars lors de son dernier exercice fiscal clos fin août. Il a même creusé davantage que prévu ses pertes lors des trois derniers mois, à 495 millions de dollars. Le titre reculait alors déjà de plus de 2 % dans les premiers échanges à Wall Street, où il a perdu environ 26 % de sa valeur depuis le début de l’année.

Géant mondial des semences

Le cours du dollar rend en outre chers les produits de Monsanto dans des pays comme le Brésil, où les agriculteurs les utilisent massivement. Le réal brésilien a chuté d’environ 35 % face au dollar depuis le début de l’année.

Pour relancer sa croissance, Monsanto espérait jusqu’à l’été se reposer sur des acquisitions. Mais éconduit à trois reprises par le semencier suisse Syngenta, avec qui il souhaite fusionner, il a dû mettre ces projets en veille.


Lara Charmeil (avec AFP)
@LaraCharmeil

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