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Rendez-vous le 24 septembre pour changer l’école !

Professeurs des écoles, de collège ou de lycée, acteurs du terrain éducatif, ils sont nombreux, ceux qui sont convaincus que l’institution scolaire doit faire sa révolution. Bien avant que la “continuité pédagogique” mise en place lors de la crise sanitaire ne bouscule le modèle éducatif certains ont innové et expérimenté pour faire évoluer l’école.

 

Il y aura, à n’en pas douter, un après la Covid-19 !

“L’épreuve du confinement a fait exploser l’unité de temps, de lieu et d’action de l’école”, concluait en juin dernier le rapport du think tank éducatif Vers le haut. Et il est vrai que rarement le questionnement sur l’évolution de notre système éducatif, objet du forum “Et si on changeait l’école”, organisé avec France Info, ne s’est posé avec autant d’acuité.

Annonce pour octobre d’un Grenelle des enseignants pour revaloriser les salaires de ces derniers mais aussi opérer “une transformation profonde du système éducatif” (dixit Jean-Michel Blanquer), États généraux du numérique éducatif en novembre à Poitiers, organisation d’une Conférence internationale sur le professeur du XXIe siècle prévue en décembre… Le programme de rentrée de l’Éducation Nationale prouve, s’il en était besoin, l’urgence du changement.

Pour des élèves, trop souvent entre décrochage et ennui. Pour des enseignants déprimés à la formation continue sinistrée. Et des parents qui, obligés de faire l’école à la maison, ont mesuré l’importance du rôle du professeur. Conséquence positive du confinement, un nouveau lien de proximité s’est d’ailleurs souvent tissé entre “sachants” et “apprenants”, comme dit le jargon pédagogique, mais aussi entre enseignants et parents.

La crise sanitaire et son épisode inédit du confinement est en effet un redoutable révélateur des failles de notre modèle éducatif qui en termes de niveau scolaire – lecture, maths, sciences – obtient juste un peu plus de la moyenne au classement Pisa. Par contre, il est classé parmi les plus inégalitaires par le Programme International pour le Suivi des Acquis des Elèves. Une spécificité que le confinement, malgré la “continuité pédagogique” exercée pour nombre de profs entre système D et créativité personnelle, a exacerbé en termes de fracture sociale, géographique et numérique.

Et il n’est pas évident que l’opération “vacances apprenantes” et son objectif de “remobilisation des savoirs” aient réussi à raccrocher les 8 % à 10 % (assurément davantage dans certains collèges et lycées professionnels) de “décrocheurs” du confinement.

 

Pas évident non plus que ces collégiens ou lycéens qui, à la maison, ont révélé un potentiel scolaire mis à mal par le manque de confiance et la peur de la note retrouvent avec jubilation une école que l’étude Pisa montre comme anxiogène : seulement 40 % des élèves avouent pouvoir surmonter leurs difficultés et 31 % s’y sentent “comme étrangers”.

Révélateur, la crise sanitaire, à l’instar de la plupart des crises, peut agir comme un accélérateur de changement.

Délivrés du diktat du programme “à finir coûte que coûte”,  libérés des injonctions de la feuille de route de l’institution scolaire, les profs ont en effet pu, certains d’entre-deux en tous cas, concrétiser leur désir de transmettre autrement. Quitte à remettre en cause leurs pratiques pédagogiques. En s’interrogeant sur l’évolution du métier d’enseignant.

Une école mieux adaptée au monde qui change, pour accompagner de façon plus personnalisé les parcours, qui fasse la  part belle à l’autonomie, aux compétences socio-émotionnelles, à la créativité, au collaboratif. Où l’erreur n’est pas vécue comme un échec mais comme constructive, où l’enseignement se fait aussi dehors afin de connecter l’enfant à la nature : telle est l’école plébiscitée par les 860 enseignants interrogés fin juin pour l’étude sur l’école d’après initiée par l’association Synlab. Étude ayant donné lieu à une tribune signée par le sociologue François Dubet, la philosophe Cynthia Fleury, le généticien François Taddei et la créatrice de Synlab Florence Rizzo.

Pour Philippe Meirieu, professeur honoraire en sciences de l’éducation à l’Université Lumière- Lyon II, l’école doit avoir pour ambition de fournir “une éducation pour tous qui apprend à nos enfants à penser par eux-mêmes et à travailler à la construction d’une société plus solidaire.”

“Un lieu de l’apprentissage obstiné et joyeux  du désir d’apprendre et de la joie de comprendre, de la liberté de penser -contre soi-même aussi- et de la capacité à fabriquer du commun“.
“Avec, explique-il dans son dernier livre Ce que l’école peut encore pour la démocratie, une classe, au sein de laquelle chacun puisse se remettre en question sans être détruit dans son identité, où se créent des relations assez apaisées pour que nul ne craigne d’affronter l’inquiétude et de se confronter à l’incertitude.

 

Dans cet essai personnel, nourri de connaissances affutés par une longue pratique, de ferventes convictions mais aussi les doutes d’un chercheur et homme de terrain, ce militant de la cause éducative qui se bat depuis des décennies contre l’affrontement stérile entre chantres de l’école traditionnelle et pédagogies nouvelles, en est convaincu : cette école ne peut être le fruit d’un seul système pédagogique (pas plus qu’elle ne peut être régie par la seule toute puissance du digital ou des neurosciences) mais d’une “pédagogie de l’inachevé”, en clair d’une recherche constante de la part de tous les enseignants et acteurs du terrain.

Une chose est sûre, ce n’est en effet qu’avec ces derniers que l’école de demain peut se refonder.

franceinfo et We Demain organisent le 24 septembre prochain à 19 heures l’évènement “Et si on changeait l’école ?” au studio 104 de la Maison de la radio. 

Destiné aussi bien aux parents qu’aux professionnels de l’éducation, ce nouveau rendez-vous donne la parole à ceux qui sur le terrain innovent pour faire évoluer la pratique pédagogique : un partage d’expériences plus que jamais indispensable. 

Ouverture de la billetterie, programme et réservations à partir du 31 août sur maisondelaradio.fr 

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