Partager la publication "Grâce au microcrédit, Lionel retrouve l’emploi au guidon d’un cyclotaxi"
“J’ai commencé dans la photo, à Paris. Mais avec l’essor du numérique, j’ai fermé ma boutique et enchaîné les boulots entre Paris et Pau”, raconte-t-il.
Reconversion professionnelle
À travers une étude de marché, des tarifs préétablis et des activités prédéfinies, l’idée est d’aider les personnes au chômage ou en reconversion professionnelle à franchir le pas de la microentreprise.
La création de ce concept a été annoncée début mai par Cyclopolitain et l’Adie. “Notre réseau compte aujourd’hui neuf entrepreneurs microfranchisés et plus de mille personnes se sont montrées intéressées par ce concept“, explique Basile Albert, le responsable de la microfranchise solidaire à l’Adie.
Objectif : 90 à 100 euros par jour
Pour 6 000 euros, l’entrepreneur a acheté à Cyclopolitain un triporteur. Les frais restants s’élèvent à 4 000 euros : droit d’entrée dans le réseau (240 euros), formation de trois jours au siège de Cyclopolitain à Lyon (1 500 euros), kit de lancement comprenant, entre autres, une tenue vestimentaire et des outils de communication (dépliants, cartes de visite, plaquettes publicitaires à coller sur le triporteur… 500 euros), plus un fonds de trésorerie.
“Une fois en activité, les entrepreneurs paient chaque mois une redevance de 40 euros à Cyclopolitain. Pour le reste, ils définissent eux-mêmes le montant de leurs courses, et donc de leurs revenus, à partir d’une grille tarifaire que nous leur avons préparée”, précise Basile Albert.
“Je compte lancer dans quinze jours ma première campagne de communication pour un saurisseur, un commerçant local qui fume du saumon. J’ai aussi dans l’idée de m’associer avec un brasseur local qui veut faire livrer ses bouteilles en centre-ville.”
Ambassadeurs de quartiers
Face à des mesures de plus en plus contraignantes pour la circulation et les livraisons en centres-ville, “sauf à des heures de nuit où les gens dorment”, et alors que l’affichage publicitaire fixe est, lui aussi, de plus en plus règlementé, les triporteurs constituent une solution porteuse, assurent l’Adie et Cyclopolitain.
“C’est un service de proximité écologique, silencieux, non polluant, qui permet de recréer du lien au niveau local, d’aider les petits commerces face aux grands sites marchands. Dans une société vieillissante et de plus en plus consommatrice de services, ces ambassadeurs de quartiers, visibles et reconnaissables, ont de l’avenir”, explique le responsable de l’association.
500 bénéficiaires d’ici cinq ans
“Convaincu que ça marche”, le Palois d’adoption compte démarcher des salons de coiffure, des kinésithérapeutes et des cabinets d’infirmiers pour se faire connaître, tout en veillant à maintenir des prix “en dessous des prix des transports et livraisons classiques”.
En France, les 200 agences de l’Adie et leurs relais (des plateformes comme Le Bon Coin ou Pôle emploi) promeuvent la microfranchise solidaire auprès du plus grand nombre. L’association entend, dans les cinq à dix ans, permettre à 500 personnes de devenir coursiers de quartier.
Une reconversion qui nécessitera quand même de bonnes jambes, malgré l’assistance électrique qui équipe les cyclotaxis de Cyclopolitain.
Lara Charmeil
Journaliste à We Demain
@LaraCharmeil
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