Intelligence artificielle : 58 millions d’emplois créés d’ici 2022

Les robots vont-ils voler votre boulot ? Cette question cruciale ne cesse d’être débattue et déchaîne les passions d’économistes et politiques. Au risque de tomber dans la caricature avec, d’une part, l’apologie de la quatrième révolution industrielle comme créatrice d’emplois et, d’une autre, un blâme de sa nuisance sur les métiers de demain.

Le Forum économique mondial a tenté d’établir une balance des opportunités et menaces que l’intelligence artificielle posera sur les métiers de demain. Cette fondation à but non lucratif, qui réunit un millier de multinationales, a publié un rapport à ce sujet le 17 septembre 2018. Bilan : nous devrions connaître une création nette de 58 millions d’emplois d’ici 2022. 75 millions seront “déplacés” (comprendre reconvertis), tandis que 133 millions “de nouveaux rôles peuvent apparaître, plus adaptés à une nouvelle division du travail”. Des chiffres qui contredisent l’estimation du McKinsey Global Institute. Ce cabinet de conseil réputé avait évalué en décembre 2017 un déplacement de 375 millions d’emplois.

Plus de précarité ?

Les données du Forum économique mondial proviennent d’une enquête menée auprès de responsables des ressources humaines et de responsables stratégie dans une dizaine de secteurs industriels, allant de l’automobile au tourisme, en passant par l’alimentation et la santé. Elle s’est intéressée à 20 pays, représentant 70 % du PIB mondial. McKinsey Global Institute a mené son étude auprès de 46 pays, soit 90 % du PIB mondial.

Les études sont souvent contradictoires sur le sujet. Une chose reste cependant sûre : l’IA prendra une part de plus en plus importante dans la répartition du travail. Utilisée aujourd’hui durant 29 % des heures de travail, par le Forum économique mondial, ce chiffre atteindra 42 % dans quatre ans. Le rapport estime que les emplois où l’humain aura sa carte à jouer se situent notamment dans la vente, le marketing, le management d’innovations ou encore le service client.

Le Forum économique mondial alerte cependant dans son rapport sur plusieurs points. Tout d’abord, “pas moins de 54 % de tous les employés auront besoin d’une remise à niveau et de compétences accrues”. Klaus Schwab, le fondateur et président exécutif du Forum économique mondial, insiste sur le rôle que doivent tenir les entreprises et les gouvernements dans cette transformation.
 
De plus, il n’est pas sûr que cette création d’emplois soit synonyme de stabilité professionnelle. D’après l’enquête menée auprès des entreprises, 50 % d’entre elles prévoient que “leur main-d’œuvre à temps plein diminuera d’ici 2022 en raison de l’automatisation”. Le travail de demain ne sera-t-il que flexible et hyperspécialisé ?

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