Partager la publication "Ishkar, une plateforme pour revaloriser le travail des artisans des pays en guerre"
Du nom d’un arbuste utilisé en Afghanistan pour obtenir des pigments colorés, Ishkar est une plateforme en ligne qui proposera à la vente des objets d’artisanat issus de pays en guerre, et où les artisans ont des difficultés à exercer leur métier. “À Kaboul, il y a 20 ans, il y avait encore une douzaine de souffleurs de verre. Aujourd’hui, il n’en reste qu’un seul, et il ne reçoit quasiment plus de commandes”, déplore Flore de Taisne.
Collaborer pour sauver les traditions
En Afghanistan, ce sont un collectif de six bijoutiers de Kaboul (Blue Diamond), un souffleur de verre du nom de Ghulam Sekhi et des tisserandes du Bamiyan, une région au nord du pays, à qui on doit les premières pièces disponibles.
Ishkar fonctionne sur le principe de la collaboration : les artisans apportent leurs savoir-faire ; les ONG, comme la fondation Turquoise Mountain, fournissent des lieux où travailler ainsi que certaines machines spécifiques, ; et la plateforme Ishkar offre un marché dans un pays qui fait partie des moins avancés au monde en matière d’échange commercial. En outre, la plateforme fait appel à des designers réputés pour concevoir certains produits : les premiers tapis sont ainsi dessinés par Zaha Hadid et Franck Gehry.
Un artisanat équitable et éthique
Par exemple, pour la vente d’un tapis, 80 % de la somme reviendra à l’ONG américaine Arzu, qui investit l’argent au profit des tisserandes, en construisant une école et une structure de santé.
Encore en gestation, la plateforme en ligne est financée par une campagne de crowdfunding, et sera lancée d’ici le mois d’octobre. Pour la suite de l’aventure, ses deux fondateurs espèrent élargir encore leur cercle d’artisans partenaires. Et également, faire découvrir l’artisanat d’autres pays en souffrance : le Mali, la Syrie, le Liban ou encore le Yémen.