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Jeunes écolos : comment répondre aux haters ?

“Il est trop tard pour sauver la planète”, “Ce n’est pas parce que tu achètes en vrac que ça va changer le monde”, “Tu manges quoi si tu ne manges pas de viande ?”… Les personnes engagées dans l’écologie peuvent être confrontés à des commentaires négatifs et même haineux, notamment sur les réseaux sociaux. Les “haters” y sont nombreux.

Pour mieux y répondre, Johan Reboul, fondateur de la plateforme Le Jeune Engagé qui incite les jeunes à s’investir dans l’écologie, publie Le Guide du Jeune Engagé pour la Planète. Investi depuis l’âge de 16 ans, notamment dans la lutte contre l’huile de palme, il livre dans l’ouvrage des conseils et pistes d’actions pour devenir acteur du changement, comme par exemple “bien choisir sa banque” ou “voyager durable”. Il propose également des entretiens avec des personnalités engagées et inspirantes comme le fondateur de la marque française de vêtements écologiques Hopaal ou l’écologiste Julien Bayou. 

À lire aussi : Annuaire des mouvements écolos pour la jeunesse

Voici quelques extraits du chapitre pour “répondre aux critiques ou aux haters”. 

“C’est pas moi, tout seul, qui vais changer le monde.”

La phrase que nous entendons certainement le plus, quand nous faisons une réflexion sur un acte pas très écolo. Un exemple : un ami qui utilise un sac en plastique et qui se déculpabilise en affirmant que ce n’est pas son petit sac ridicule qui va avoir un impact.

Bon. La réponse la plus évidente, c’est de rappeler que cette personne n’est pas seule au monde. 7 milliards d’humains sont aussi présents sur la même planète. Comme nous avons pu le voir, nos achats du quotidien ont un lien direct avec le fait que notre monde ne tourne plus très rond. Toutes les catastrophes environnementales sont le résultat d’une consommation excessive d’un produit. Une marée noire, la déforestation de l’Amazonie ou bien la plastification de nos océans sont la conséquence de nos voitures, de notre steak ou bien du sac plastique que nous avons pris au supermarché. Il faut donc briser la vision individualiste que nous avons en constatant la répercussion de nos actes à l’échelle nationale puis mondiale. Au final, ce sac a très bien pu finir dans l’estomac d’une baleine.

Donc, oui, s’il te plaît, repose ce sac plastique.

“C’est trop tard.”

Nous avons tous un ami défaitiste. Il faut bien de tout pour faire un monde, mais cela ne serait pas de refus s’il pouvait prendre moins de place pour ne pas décourager ceux qui y croient encore. Depuis quand une pensée pessimiste a réussi à mener vers quelque chose ? Nous sommes bien contents que les Alliés ne se soient pas découragés avant de libérer la France de l’Allemagne nazie. Nous pourrons dire la même chose dans cinquante ans quand nos océans ne nous auront pas submergés et que nous pourrons vivre sans une canicule tous les trois jours.

Le pessimisme est une forme de non-courage. Ce que nous ne maîtrisons pas nous fait peur.

Le réchauffement climatique est imprévisible. Pour autant, nous avons toutes les capacités pour mettre un terme à cette dérégulation. N’abandonnons pas avant de nous être battus !

Allez, soldat, du nerf !

“Je trouve les écologistes extrémistes, on doit pouvoir avoir le choix.”

On entend souvent cette phrase, notamment quand certains membres de l’association Greenpeace décident de s’accrocher à une centrale nucléaire pour forcer son arrêt.

Le terme d’écoterroristes est né de ce type d’actions coup de poing, qui ont tendance à ébranler la population. Mais ces actions sont beaucoup plus importantes que nous ne le pensons. En choquant, elles permettent d’obtenir une diffusion beaucoup plus importante, augmentant, de fait, le nombre de personnes sensibilisées à une cause. En nous dérangeant, ces actes extrêmes nous mettent dans un inconfort, ce qui peut aider à nous sortir de nos routines.

Ces actions restent toutefois pacifistes, ne mettant en aucun cas la vie d’autrui en danger. Par ailleurs, elles n’obligent personne à quoi que ce soit. Une fois informé grâce à elles, chacun est libre de faire ses choix, libre de changer ou non.

“Le réchauffement climatique ? Mais il a neigé cet hiver !”

Cet argument des climatosceptiques a eu de plus en plus d’écho depuis la réaction “naïve” de l’exprésident américain, Donald Trump, ne comprenant pas pourquoi il pouvait faire si froid à Chicago si la planète était bien sous le coup d’un réchauffement climatique. En France, ces allusions ont fait polémique lorsqu’un présentateur de nouvelles en continu a contré une écologiste en affirmant qu’il faisait froid à Paris.

Il est assez simple de répondre à ce genre de commentaires. Il suffit d’expliquer que ce que l’on appelle “réchauffement climatique” est en réalité un “dérèglement climatique” lié aux activités humaines. La hausse des températures, causée par les gaz à effet de serre, augmente la température générale ce qui dérègle le climat. On se retrouve donc avec des températures extrêmes dans certaines régions (comme 50 °C en Inde et, dans le même temps, un froid extrême au Canada !), ce qui accentue les catastrophes naturelles.

Pour mieux se faire comprendre et éviter les critiques “faciles”, il est donc plus judicieux de parler de dérèglement climatique plutôt que de réchauffement, même si le réchauffement est une étape.

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