Partager la publication "La reconnaissance faciale dans les stades fait polémique"
Ce jour-là, Roxana Maracineanu est interrogée sur un sujet polémique : des essais de reconnaissance faciale ont été effectués dans le stade du FC Metz par la start-up Two-i. Un dispositif révélé par le journaliste Olivier Tesquet dans une interview accordée à StreetPress, le 21 janvier.
Les “tests techniques à vide” ont été réalisés sur les employés de la start-up, qui utilise un outil d’analyse vidéo équipé d’IA et de machine learning. Selon le club du FC Metz, une solution de comparaison faciale pourrait permettre de repérer des objets dangereux et les personnes interdites de stade.
“Nous refusons de devenir des rats de laboratoire”, a fait aussitôt savoir l’Association Nationale des Supporters dans un communiqué de presse, partagé sur les réseaux sociaux.
“Nous refusons de devenir les rats de laboratoire de la reconnaissance faciale”
L’ANS s’oppose fermement à l’utilisation de la reconnaissance faciale à titre expérimental dans les tribunes françaises et demande la suspension immédiate de tout programme en court. pic.twitter.com/qI4uYtb3DF
— Asso.Nat.Supporters (@A_N_Supporters) January 24, 2020
Les supporters du FC Metz et de l’AS Saint-Etienne ont eux-aussi réagi lors d’un match opposant les deux équipes : des banderoles ont été déployées en tribunes et les Stéphanois ont porté des masques médicaux pour dénoncer le “virus” de la reconnaissance faciale.
Fans violents et accès facilité au stade
En Belgique, les abonnés du RWD Molenbeek qui se soumettent à la reconnaissance faciale peuvent accéder plus facilement au stade. Après avoir uploadé leur photo d’identité sur le site du club, ils peuvent emprunter un couloir réservé où des caméras identifient leur visage. Selon les dirigeants du RWD Molenbeek, les données des utilisateurs sont protégées car leur système est seulement accessible au personnel du club et n’est pas relié à Internet.
En 2017, 170 000 spectateurs ont été surveillés par la reconnaissance faciale lors de la finale de C1 au Pays de Galles. Bilan : sur les 2470 suspects signalés par la technologie, seuls 170 possédaient un casier judiciaire, soit un taux d’échec… de 92 %. Aucune personne n’a été arrêtée, mais ce résultat peu fiable soulève des inquiétudes, notamment quant à la protection de la vie privée et des liberté des supporters européens.
Enquête en cours de la CNIL
Dans une note explicative publiée le 15 novembre 2019, l’autorité indépendante explique notamment que le déploiement d’une expérimentation de reconnaissance faciale doit “nécessairement faire l’objet d’une analyse d’impact relative à la protection des données”. Et ajoute que “le consentement des personnes doit être recueilli”.
Dans le cas du FC Metz, aucune de ces recommandations n’a été respectée. Contactée par nos soins, la CNIL affirme que “des investigations sont en cours.”