Partager la publication "LaReserve.tech, des bénévoles mobilisés pour agir en temps de crise"
Pendant le Covid, l’initiative “Vite ma dose !” avait permis de trouver facilement un lieu pour se faire injecter le vaccin. Covidliste, BriserLaChaîne, Covidtracker… en 2020, toutes ces initiatives citoyennes se sont révélées particulièrement utiles face à la relative inertie des pouvoirs publics, lents à mettre en place des solutions simples. “Cela a révélé à quel point la tech pouvait se mettre au service de la société. D’où l’idée de LaReserve.tech”, explique Paul Duan, fondateur de l’ONG Bayes Impact, à l’initiative du projet.
Le but n’est pas de se substituer aux services publics mais plutôt de venir en appui, de développer des solutions avant de les déployer avec l’aide de la puissance publique. “LaReserve.tech est une sorte de réservistes prêts à agir en mode commando pour répondre à une crise, quelle qu’elle soit : urgences climatiques, économiques, sanitaires et sociales…”, précise Paul Duan. Le projet a été lancé ce lundi 12 décembre et est déjà fort de plus de 150 bénévoles.
“Mobiliser des talents de la tech en temps de crise, c’est facile. Mais nous voulons aussi les faire travailler sur des solutions en amont de ces crises. La difficulté est que ces personnes sont souvent motivées mais ne savent pas toujours sur quelles thématiques travailler ou comment mobiliser une équipe et des moyens pour avancer. LaReserve.tech est là pour canaliser toutes ces bonnes volontés”, ajoute Paul Duan.
Parmi les 150 réservistes, il n’y a pas que des profils tech mais aussi des personnes issues de la communication, du marketing ou encore des entrepreneurs prêts à mobiliser leur réseau pour trouver des solutions à des défis importants, comme la précarité énergétique, qui fait partie des premiers dossiers sur lesquels LaReserve.tech compte travailler.
Comment cela va-t-il fonctionner ? Soit une personne a une idée pour développer une nouvelle app utile, un nouveau service et elle a besoin d’aide. Soit elle a du temps libre à consacrer à un projet mais pas d’idée précise de ce qu’elle devrait faire. Dans les deux cas, Bayes Impact est là pour coordonner le tout.
“Nous pouvons aider à canaliser un projet, trouver d’autres personnes pour y participer, fournir des bureaux, un soutien RH et financier (serveurs, outils et services payants, promotion, etc.). Nous avons aussi une liste de projets à développer dans laquelle quiconque de motivé peut piocher”, ajoute Paul Duan. En outre, en cas d’urgence (une vague de froid ou de chaleur sans précédent, des inondations…), les membres de LaReserve.tech peuvent être mobilisés à tout moment pour créer des solutions en très peu de temps.
Encore balbutiante, LaReserve.tech travaille déjà sur des idées pour améliorer la société civile. Elle a par exemple imaginé une app baptisée LightsOff pour sensibiliser les entreprises à l’importance d’éteindre les lumières la nuit, après la fermeture, à l’instar de ce que fait Extinction Rebellion. Lightsoff fait appel à l’initiative citoyenne pour faire bouger les lignes.Le principe est simple : si on passe devant un commerce fermé qui a gardé ses lumières allumées la nuit, il est possible de le géolocaliser dans la plateforme. On se voit alors proposer différentes solutions pour le sensibiliser sur les enjeux du gâchis énergétique, sur la législation en place et sur le fait que cela contribue à 250 000 tonnes de CO₂ émises par an, soit l’équivalent de la ville de Marseille.
Une autre initiative veut s’attaquer, elle, à la précarité énergétique. Le but est de trouver des solutions simples pour aider ces foyers à réduire leurs factures d’énergie et à s’équiper en conséquence. On peut par exemple imaginer une app qui permet de facilement faire des dons de matériel pour mieux isoler son habitation, trouver de l’aide pour faire de petits travaux qui feront la différence, etc.
Outre ce réservoir de bénévoles prêts à dédier du temps pour le bien de la communauté – 2 à 3 semaines entre deux missions en freelance, entre deux jobs, etc. –, Bayes Impact est aussi là pour ensuite mettre ces projets entre les mains des pouvoirs publics afin qu’ils puissent leur donner une plateforme plus importante.
“Grâce à nos projets passés et notamment Bob emploi et Briser La Chaîne, nous avons l’expérience des relations avec le gouvernement et l’administration en général. La confiance que nous avons bâtie avec eux permet d’ouvrir des portes pour faire avancer les choses plus vite”, explique Paul Duan. Bayes Impact n’exclut pas non plus de faire appel à des sociétés privées pour aider à déployer certains projets. Ainsi qu’à financer LaReserve.tech. Parmi les entreprises qui soutiennent d’ores et déjà l’accélérateur, on retrouve la Caisse des Dépôts, Google France, Devoteam et No Code for Good.
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