La Cour suprême des États-Unis a autorisé, mardi 14 octobre, l’État de Californie à maintenir l’interdiction de produire et vendre du foie gras. Une décision prise en 2004 et appliquée depuis 2012. La justice devait se prononcer suite à un recours déposé par des restaurateurs et des producteurs de foie gras. Motif : la loi violait la clause commerciale de la Constitution américaine, qui interdit que les États interfèrent avec le commerce intérieur. La justice a rejeté l’argument, réaffirmant l’interdiction de vendre des aliments issus du gavage de volailles, considéré comme un acte de cruauté à l’encontre des animaux.
La Californie n’est pas la seule à bannir cette spécialité culinaire. Des propositions de loi similaires ont été déposées dans d’autres États Américains (Hawaï, New Jersey, Pennsylvanie, Washington). En Europe, des pays comme le Danemark, la Finlande ou l’Allemagne ont interdit la production de foie gras depuis des années (1993 pour l’Allemagne). Et en juillet 2014, un pays a pour la première fois interdit l’importation de foie gras sur son territoire :
l’Inde. Une décision qui fait suite à une requête de l’association
Animal Equality, qui dénonce les souffrances infligées aux volailles gavées.
Plusieurs associations militent cependant pour l’interdiction du foie gras en France, notamment le site
Stop Gavage ou
L214 éthique & animaux. Une tendance qui agace les acteurs du secteur, la France produisant 75 % du fois gras consommé dans le monde. Éleveur de volailles dans le Périgord et producteur de foie gras, Alain Delvert s’emporte dans
une interview au Plus du Nouvel Obs, affirmant que ses bêtes, bien traitées, ne souffrent pas. Le professionnel juge absurdes les mesures prises aux États-Unis :
« les Américains préfèrent se gaver de graisses transformées et chimiques, plutôt que de profiter de ce que la nature nous offre ». Un agacement sans doute renforcé par une réelle inquiétude : la consommation de foie gras est en déclin en France en 2013, pour la seconde année consécutive.