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“Le libre échange”, une entrave à la transition énergétique selon Bill Gates

L’homme le plus riche du monde estime que le secteur privé est trop égoïste et inefficace pour offrir de réelles alternatives aux énergies fossiles. Il annonce investir deux milliards de dollars dans l’énergie verte.

Le 04/11/2015 par WeDemain
L'homme le plus riche du monde estime que le secteur privé est trop égoïste et inefficace pour offrir de réelles alternatives aux énergies fossiles. Il annonce investir deux milliards de dollars dans l'énergie verte.
L'homme le plus riche du monde estime que le secteur privé est trop égoïste et inefficace pour offrir de réelles alternatives aux énergies fossiles. Il annonce investir deux milliards de dollars dans l'énergie verte.

“Seul”, il part en guerre contre les énergies fossiles. Dans un long entretien accordé au mensuel américain The Atlantic, Bill Gates a annoncé qu’il allait investir deux milliards de dollars de ses fonds propres dans l’énergie verte.

L’objectif du cofondateur de Microsoft : accélérer la transition vers de nouvelles formes d’énergie et inciter ses homologues milliardaires à faire preuve de la même “philanthropie”. Car pour l’homme le plus riche du monde, d’après le classement 2015 du magazine Forbes (76 milliards de dollars de fortune personnelle), le “libre-échange ne permet pas de développer de nouvelles formes d’énergie assez rapidement”.

Pour Bill Gates, les raisons du manque d’intérêt pour les énergies renouvelables sont très claires : “Contrairement aux secteurs du numérique et de la santé, il n’y a pas assez d’argent à s’y faire (…)”. Résultat – et c’est un milliardaire qui le dit ! – le secteur privé sera “complètement inapte à investir dans les énergies vertes.”  L’État, de son côté, pourrait être moins inapte à faire bouger les choses. Une déclaration qui a conduit de nombreux médias américains à affirmer que, pour Bill Gates, la solution résidait dans le “socialisme” .

Plus d’énergies fossiles à l’horizon 2050

Bill Gates espère qu’à l’horizon 2050, les pays riches (États-Unis, Chine et Europe) n’utiliseront plus les énergies fossiles, n’envoyant ainsi plus “aucun gaz à effet de serre dans les cieux”.

Un souhait bien plus ambitieux que les objectifs que se fixent les 195 pays participant à la COP21, qui s’ouvre fin novembre à Paris. Selon l’entrepreneur américain, un éventuel futur accord “ne représente pas même le tiers de ce dont la planète a besoin”. “Et pendant ce temps, chaque année, nous émettons davantage de gaz à effet de serre que l’année précédente”, avance-t-il.

Alors, que faire, si le secteur privé ne peut (plus) nous aider à nous réconcilier avec la planète et que les objectifs des États restent trop modestes ? Au delà d’une nécessaire plus grande générosité des milliardaires, Bill Gates en appelle les gouvernements à introduire “une taxe carbone substantielle, [sans laquelle] les entrepreneurs et innovateurs ne seront pas incités à ‘switcher’.”

Autre nécessité, d’après lui ? Tripler le montant des fonds américains alloués à la recherche sur la transition énergétique, taxer la consommation énergétique des ménages ou se servir dans des fonds nationaux et locaux créés à cet effet.

“En sciences, les miracles arrivent tout le temps”

“Des dizaines et des dizaines d’approches devraient être financées par la R&D, et des gens comme moi, qui peuvent se permettre de prendre de grands risques avec des start-up en formation, devraient être prêts, à cause du changement climatique, à investir des milliards (…)”, a insisté l’entrepreneur.

Et bien qu’il enjoigne en premier lieu ses paires à réagir, Bill Gates rappelle qu’il en va de la responsabilité “de tous” face à ce problème “mondial”: “Ce que nous devons exiger de nous-mêmes, c’est de changer d’énergie – et cela inclut tous nos usages, de transports, d’électricité, de ménages et d’industrie”.

Un changement urgent, mais pas hors d’atteinte. “Cela peut sembler un peu intimidant pour les gens de prime abord, mais en sciences, les miracles arrivent tout le temps”.

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