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Trois invités d’exception ont pris place cette année dans la classe de CM2 de Stéphanie Le Normand, à l’école Barrault de Bois d’Arcy, dans les Yvelines. Le premier, Beebot, est un petit automate se commande grâce à des touches. Le deuxième, Thymio, est un robot équipé de capteurs, programmable par ordinateur. Enfin, Sphero Bolt, roule sur lui-même si on le lui demande par tablette.
Depuis trois ans, Stéphanie Le Normand propose un atelier hebdomadaire de robotique aux 24 élèves de sa classe flexible. “La mairie a fait l’acquisition de plusieurs robots tout en nous demandant d’intégrer la robotique à nos programmes“, explique l’enseignante. Des mallettes et kits de robotique sont mutualisés entre les écoles et les classes de la ville.
Et Bois d’Arcy n’est pas une exception. Le codage et la programmation informatiques ont fait leur entrée depuis 2016 dans les programmes scolaires de l’Éducation nationale en France. L’enseignement informatique a été introduit au lycée ainsi qu’au collège et une sensibilisation au codage est proposée dès l’école primaire voire en maternelle. Entre janvier et novembre 2019, 150 prestations (formations, animations, ateliers) auprès des enseignants ont notamment été dispensées par les Ateliers Canopé, sur tout le territoire.
L’objectif pour les élèves : comprendre les langages informatiques, les bases de la programmation, développer leurs compétences en mathématique. Mais pas seulement.
Développer la coopération entre élèves
Les élèves sont également mis en situation de recherche, répartis en groupes de six. Ils doivent d’abord imaginer les déplacements du robot – parfois en utilisant leur propre corps – puis mettre en mots le programme avant de le retranscrire dans le logiciel de commande. En fin de séance, ils rédigent collectivement un compte-rendu, qui alimentera “un journal du programmeur” en ligne, afin de raconter ce qu’ils ont fait et d’analyser ce qui a fonctionné ou doit être encore perfectionné. “Progressivement les élèves apprennent à synthétiser et organiser leur pensée, en utilisant la schématisation ou une carte mentale “, précise Stéphanie Le Normand.
Avec la robotique, elle cherche aussi à encourager la coopération et la collaboration entre ses élèves, leur capacité à réfléchir et décider collectivement. “Ceux qui réussissent plus vite que les autres peuvent ensuite aider leurs camarades à trouver les solutions à leur tour”, ajoute-t-elle.
Dès le début, l’enseignante de Bois d’Arcy a choisi de lier son projet pédagogique au concours de codage et de robotique Sqyrob, organisé depuis cinq ans dans la ville voisine d’Élancourt. Il rassemble chaque année au mois de mai plusieurs dizaines de classes, de la maternelle au BTS, de treize communes du bassin d’éducation de Saint- Quentin en Yvelines. La rencontre, dont le thème de cette année est le développement durable, compte plusieurs épreuves : une vidéo de présentation du projet réalisée par les élèves, la décoration du robot qui devra évoluer dans un parcours de 3 x 3,5 mètres et remplir une série de tâches (trier des “déchets”, les pousser dans une poubelle, entrer dans une ruche, etc.) ainsi qu’un oral final au cours duquel les jeunes expliquent leur démarche. “Faire participer les élèves à un concours interclasse et inter-niveaux permet de donner plus de sens au projet pédagogique, analyse Stéphanie Le Normand. C’est un objectif concret qui les aide à mieux avancer et à voir les mathématiques comme quelque chose de familier, d’accessible.”
D’autres événements, comme la Robocup, la plus grosse compétition internationale de robotique, qui compte un volet junior, et qui a lieu cette année à Bordeaux, associent aujourd’hui les plus jeunes.
Plutôt positifs semblent-ils, les résultats immédiats en classe poussent l’Éducation nationale à encourager l’usage des robots à tous les niveaux scolaires. Ils pourraient aussi contribuer à faire remonter la France dans le classement PISA de l’OCDE (qui mesure les performances des systèmes éducatifs d’environ 70 pays), et redonner, en particulier, le goût des maths aux prochaines générations.
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