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Nomophobie, FOMO, burn-out… Déconnecter, le nouveau luxe

Les premières pathologies liées à l’hyperconnexion révèlent un enjeu inédit : la maîtrise de nos usages numériques. Des journées sans e-mails aux applications de sevrage en passant par la méditation, choisissez vos armes pour ne pas tomber dans le camp des aliénés des réseaux.

Le 29/09/2016 par WeDemain
Les premières pathologies liées à l’hyperconnexion révèlent un enjeu inédit : la maîtrise de nos usages numériques. Des journées sans e-mails aux applications de sevrage en passant par la méditation, choisissez vos armes pour ne pas tomber dans le camp des aliénés des réseaux.
Les premières pathologies liées à l’hyperconnexion révèlent un enjeu inédit : la maîtrise de nos usages numériques. Des journées sans e-mails aux applications de sevrage en passant par la méditation, choisissez vos armes pour ne pas tomber dans le camp des aliénés des réseaux.

“Après m’avoir sommée de lui remettre mon smartphone, l’hôtesse d’accueil m’a demandé, mi-figue, mi-raisin : “Vous êtes sûre de ne pas en cacher un second dans vos bagages ?””

C’est sur cette boutade qu’a débuté la “digital detox” de Sophie, coordinatrice associative de 38 ans, au très chic hôtel Westin Paris Vendôme. Au programme de ce séjour sans 4G : une nuit dans une chambre étoilée, deux repas (goûter et petit-déjeuner), un massage énergisant de trente minutes, un équipement complet pour faire du sport dans l’espace fitness, un guide des parcs et jardins environnants et des magazines à feuilleter. Le tout pour 459 euros.

“Pour la première fois depuis longtemps, j’ai marché la tête haute – pas le nez baissé sur mon portable –, choisi un restaurant au petit bonheur la chance sans consulter l’appli du Fooding, observé les monuments avec mes yeux – et non à travers l’écran de mon iPhone – et pris le temps de regarder les canards nager ! Les heures se sont écoulées sans que je ne m’aperçoive de rien, puisque je ne porte plus de montre depuis que je possède un mobile”, raconte Sophie, ravie de son expérience.

Partir en croisade contre les entreprises de la Silicon Valley

​Horloge, réveil, appareil photo, pense-bête, moyen de paiement, instrument de géolocalisation et, bien sûr, outil de communication : nos téléphones portables sont devenus des couteaux suisses dont il nous est presque impossible de nous passer. Au point que nous y consacrons des milliers d’heures, sans que cela n’affole personne. Ou presque.

Ancien “philosophe produit” de Google et actuel concepteur du label Time well spent, qui identifie les technologies aidant à mieux utiliser son temps, Tristan Harris part en croisade contre Facebook, LinkedIn et autres entreprises de la Silicon Valley dont l’objectif inavoué est d’accaparer notre attention.

Car les applications qu’elles imaginent sont en train de nous rendre malades. Tendinites, nomophobie (peur d’égarer son portable), FOMO (pour fear of missing out, la crainte de passer à côté d’une information ou d’un événement) et maintenant burn-out numérique… La liste des pathologies ne cesse de s’allonger.

Sommeil, QI et sociabilité

“Mon smartphone est mon principal outil de travail. Réunions téléphoniques, envoi d’e-mails et de SMS, consultation des réseaux sociaux professionnels et personnels… Tout est à portée de doigt. Galvanisée par ce champ des possibles, je suis devenue complètement accro à mon portable. J’ai fini par craquer”, témoigne Marie, directrice de projet dans les télécommunications, en arrêt maladie depuis six mois.

Une descente aux enfers de plus en plus courante, observe Thierry Le Fur, intervenant en prévention des risques professionnels et auteur de Pouce ! Mieux vivre avec le numérique (Éditions Docis) :
 

“L’hyperconnexion induit une perte de concentration, une dispersion mentale et, bien sûr, du stress consécutif à l’exigence d’immédiateté des réponses. Elle impose en outre une astreinte permanente qui conduit à une diminution de l’énergie mentale avec une perte des priorités. Au bout d’un certain temps, c’est le sommeil, le QI et la sociabilité qui sont affectés.”

Lire la suite de l’article dans We Demain numéro 15

Sandra Franrenet.

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