Partager la publication "#OnEstPrêt : ces Youtubeurs nous lancent un défi pour sauver le climat"
Norman, Natoo, EnjoyPhoenix, ou encore Jhon Rachid… vous connaissez sûrement ces Youtubeurs qui engrangent des millions de vues avec leurs vidéos scientifiques, culturelles, lifestyle ou humoristiques. Une soixantaine d’entre eux ont décidé de mettre leur visibilité, et leur grande influence auprès des plus jeunes, au service de la cause environnementale. Le 5 novembre dernier, ils annonçaient (en vidéo bien sûr) leur participation au Grand Défi pour le climat.
À partir du 15 novembre, et pendant un mois, les vidéastes vont changer radicalement leurs modes de vie. Manger moins de viande, bannir le plastique, se déplacer sans voiture… chaque Youtubeur s’engage à bouleverser une partie de son quotidien, et proposera des défis à ses abonnés sur les réseaux sociaux.
Lancé au printemps 2018 à l’initiative de Magalie Payen, spécialiste des médias et organisatrice du mouvement, “#OnEstPrêt” espère sensibiliser la jeunesse (8 Français sur 10 entre 16 et 24 ans vont sur YouTube au moins une fois par jour), et toucher des communautés d’internautes différentes, les non-convaincus, les indifférents, les moins renseignés. Il diffère en cela de la mobilisation “Il est encore temps”, également porté par plusieurs Youtubeurs, mais au discours plus revendicateur, précise Magalie Payen.
“Le mouvement ‘Il est encore temps’ cherche à convaincre des personnes déjà conscientisées de passer à l’action. Avec ‘On Est prêt’, on cherche plutôt à sortir de l’entre-soi habituel, en intégrant des Youtubeurs plus mainstream, comme Norman ou Natoo”, nous résume Mathieu Duméry, plus connu sur Youtube sous le nom de l’écolo déjanté Professeur Feuillage.
“On voudrait que la prise de conscience sorte de ce qu’on pouvait constater dans la Marche pour le climat. J’avais l’impression de ne voir que des clones de moi partout, les écolos-bobos habituels de 30-50 ans, CSP+, sans aucune mixité sociale ou ethnique.”
À lire aussi : Boycott, manif’ mensuelle… quelles suite pour la marche pour le climat ?
Le vidéaste, qui s’est lancé le défi de réduire son empreinte carbone numérique, croit dur comme fer au potentiel révolutionnaire de l’engagement citoyen. “Quand des gens décident de boycotter une marque pour défendre le bien-être animal par exemple ou protester contre l’utilisation de l’huile de palme, cela représente un pouvoir de dingue. Nous ne sommes pas obligés d’agir avec seulement nos cartes d’électeurs !”
Et dans cette démarche de sensibilisation à grande échelle, les Youtubeurs sont en première ligne. Leur notoriété, et la relation de proximité particulière qu’ils entretiennent avec leurs communautés, en font des ambassadeurs de choix pour défendre les causes sociales et environnementales.
Engagement individuel contre responsabilité des institutions
Si le projet et la vidéo suscitent des réactions majoritairement positives, son discours volontariste et sa mise en avant de l’engagement individuel font tiquer certains commentateurs.
Le Youtubeur Linguisticae a ainsi posté un long message sur son compte Twitter en témoignant de la difficulté pour de nombreux Français à choisir les alternatives écolos quand rien n’est mis en place localement : “(…) Le truc qui me dérange, comme toujours, c’est qu’on transfère la responsabilité écologique aux individus et on évoque que très peu la responsabilité des industriels ou des politiques face à la crise écologique”, déplore-t-il.
en ce moment, y’a une vidéo qui circule pas mal sur les youtubeurs qui s’engagent pour l’écologie. Alors, c’est plutôt très cool (vraiment), mais quelques trucs me mettent mal à l’aise [THREAD]
— Monté de Linguisticae (@Linguisticae) 6 novembre 2018
Le biomimétisme, ou l'art d'innover en s'inspirant du vivant, offre des solutions aussi ingénieuses qu'économes…
Cofondateur de la marque de vêtements techniques Lagoped, Christophe Cordonnier défend l'adoption de l'Éco-Score dans…
Chaque année, comme un rituel bien huilé, le Black Friday déferle dans nos newsletters, les…
Fondé par une femme, Jay Graber, le réseau social Bluesky compte plus de 20 millions…
À la COP29 de Bakou, les pays en développement attendent des engagements financiers à la…
Pourquoi et comment un groupe français de services numériques décide de mettre la nature au…