Partager la publication "OUI DEMAIN : La révolution des entreprises à mission"
Mettre le sens au cœur des entreprises plutôt que le profit… Ce modèle économique est encore loin d’être dominant. Pour les accompagner dans cette transition vertueuse, Laurence Grandcolas a fondé, en 2016, MySezame. Pionnière dans son domaine.
Elle était l’invitée de la troisième masterclass OUI DEMAIN, organisée par WE DEMAIN pour les 3 000 étudiants du groupe OMNES Éducation (anciennement INSEEC U.). L’occasion d’échanger avec notre journaliste Armelle Oger sur les entreprises à mission, qui se fixent un objectif sociétal ou environnemental.
Laurence Grandcolas a toujours été quelqu’un “d’engagé”. Mais, elle le confesse, elle a longtemps vu l’engagement comme quelque chose “que l’on fait le soir ou le week-end”. “Il y avait le boulot et le business d’un côté, et mon engagement de l’autre. Ce dernier passait plutôt par une approche associative pour moi à l’époque”, se rappelle-t-elle.
Puis, elle quitte le cabinet de conseil en stratégie dans lequel elle travaille pour devenir directrice du premier réseau mondial d’entrepreneurs sociaux, Ashoka. Et finit par créer sa propre entreprise : MySezame.
“J’avais l’envie d’expliquer, de convaincre, d’acculturer les dirigeants. D’aller les voir pour qu’ils transforment en profondeur les choses. Et c’est cela qui a été à l’origine de MySezame”, explique Laurence Grandcolas.
Sa petite entreprise de cinq salariés a déjà accompagné 10 000 décideurs et managers en France. Elle a aussi été labélisée B-Corp. “La mission qui guide chacune de nos décisions est celle de la ‘bascule’. Mon job aujourd’hui c’est de faire basculer les gens. Donc je vais aller travailler avec des gens qui à la base ne sont pas convaincus”, poursuit-elle.
Car pour elle, les entreprises doivent aujourd’hui faire partie de la solution. “On peut repenser le capitalisme, et on peut faire de l’entreprise non pas seulement une entreprise responsable, mais une entreprise contributive.”
“Les enjeux climatiques et les enjeux d’inégalités sont tellement forts, qu’aujourd’hui on ne peut pas compter seulement sur les États ou les ONG. Les entreprises ont de l’agilité, un pouvoir d’investissement, de l’innovation, qu’elles doivent mettre au service de cette transition.”
Des transformations qui ne dépendent pas selon elle “de la taille de la boîte ou du secteur ; mais de l’individu. La transformation des organisations passe par la transition de chaque personne.”
Et pour évoluer dans le bon sens, la fondatrice de MySezame estime qu’il faut laisser de l’autonomie et faire confiance aux collaborateurs. “Les gens, dans l’entreprise, sont devenus une ressource humaine. Ce terme il est dingue !”, s’indigne-t-elle. “On est en train de quitter ces modèles organisationnels pour laisser beaucoup plus de place aux gens, à leur desiderata, leur laisser plus d’autonomie. Et ces modèles cartonnent aussi au niveau business. Parce que les gens se donnent 10 fois plus, ils sont beaucoup plus motivés. […] Il faut redonner le pouvoir aux gens qui font.”
“On est sur un changement radical des modèles d’affaires”, assure-t-elle. “C’est-à-dire que demain les entreprises ne gagneront plus d’argent de la même manière. Donc en fait la révolution sociétale, pour moi, elle est encore plus transformante que la révolution digitale. Il faut vraiment l’intégrer tout de suite.”
Après la révolution industrielle, après la révolution digitale, voici venue “la révolution du sens”. C’est en tout cas ce que veut croire Laurence Grandcolas.
Rendez-vous mardi 19 octobre pour la quatrième masterclass, en compagnie de Dominique Alba, architecte et directrice générale de l’Atelier parisien d’Urbanisme.
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