“Plus que du plastique” : un Japonais trouve l’amour avec… une poupée en silicone

“Elle est plus que du plastique pour moi” : Ces mots sont ceux d’un chef d’entreprise japonais de 61 ans au sujet de sa poupée en silicone. Il s’appelle Senji Nakajima et sa dulcinée, Saori. Pour se consacrer entièrement à cette relation en plastique, il a quitté sa femme et ses deux enfants. Et il affirme aujourd’hui être “le plus heureux des hommes”.

Senji Nakajima revient de loin : il y a encore six ans, ses nombreux voyages professionnels le faisaient se sentir très seul. En acquérant Saori pour la “modique” somme de 4 000 euros et en l’installant dans son appartement à Tokyo, sa vie a pris une autre tournure. 
 
Au départ, elle n’était “rien d’autre qu’un objet sexuel” (sic). La consécration d’un fantasme selon lequel elle incarnerait sa “toute première petite copine” . Mais très vite, Saori devient plus qu’une poupée à ses yeux – “elle a besoin d’aide, mais elle partage tous les moments avec moi et enrichit ma vie”– , confiera-t-il au quotidien britannique Daily Mail.

“Les humains modernes sont sans coeur”

Pour la rendre plus vivante, il va même jusqu’à l’installer dans un fauteuil roulant. Exit les problèmes de mobilité, Senji Nakajima emmène Saori au restaurant, faire du shopping… L’occasion pour lui de lui offrir des vêtements, avec lesquels il l’habille tous les matins. Le soir, il la lave dans sa baignoire, avant de la coucher dans son lit. Saori est toujours à ses côtés. “Elle ne me trahit jamais, elle n’en a pas juste après mon argent”, raconte-t-il, avant d’enchaîner : “Je suis fatigué des humains modernes, [trop] rationnels. Ils sont sans cœur”.
 


Et il n’est pas le seul. Selon le Daily Mirror, en Asie, de plus en plus d’hommes s’éprennent de telles poupées, avec lesquelles ils s’affichent sur les avenues des villes et dans les parcs. Au Japon, elles sont vendues sous le nom de “femmes néerlandaises”, ce qui, en japonais, voudrait dire “poupée de sexe”. Ces jouets sexuels, à l’apparence de plus en plus réelle et aux fonctions de plus en plus élaborées, sont un marché en plein essor.

Les poupées japonaises, réalisées avec de la silicone d’excellente qualité, ont un aspect si réel, à première vue, qu’il est facile de les confondre avec une personne réelle”, témoigne un vendeur de ces gadgets sur la plateforme multi-vendeurs Ali express France .“De nombreux annonceurs signalent à leurs clients qu’une fois que l’on a essayé l’une de ces poupées à taille humaine en silicone, on ne [veut] plus jamais avoir une copine faite de chair et de sang.”

5 millions de personnes seules en France

À en lire les nombreux témoignages qui fleurissent le web, le mode de vie de Senji Nakajima connaît également des adeptes en Europe. L’un d’entre eux, un Français qui est même allé jusqu’à créer un blog à ce sujet, témoigne d’une expérience similaire :

“Au début certes, on se dit qu’on va pouvoir réaliser tous nos fantasmes avec, qu’on va passer des nuits et journées entières à tester toutes les positions du Kama Sutra dans toutes les pièces de la maison. L’avantage d’une poupée, c’est qu’elle vous dira jamais non, sera toujours disponible, ne vous fera pas le coup de la migraine, ne vous jugera pas sur votre performance…
 
Mais petit à petit, on s’aperçoit que nos sentiments, notre désir envers elle évolue. Cette poupée articulée en silicone n’est plus le sextoy des premiers jours. Sa présence se ressent de plus en plus, vous vous mettez à penser à elle, à lui parler, vous dormez à ses côtés, vous êtes aux petits soins pour elle. Vous veillez à ce qu’elle soit bien assise, bien positionnée, qu’elle n’ait pas froid… Vous la coiffez, la lavez, l’habillez, lui mettez de belle tenues, de la belle lingerie, de belles chaussures…”

2016, l’année des sexbots ?

Un phénomène qui émerge comme une réponse à l’ultra moderne solitude de plus en plus répandue dans les métropoles du monde. Rien qu’en France, en 2014, elle touchait 5 millions de personnes.

Un chiffre qui n’a pas échappé aux acteurs du marché du sexe , qui travaillent à des poupées encore plus réelles, gémissements et mouvements inclus, mais aussi à l’amélioration du porno en réalité augmentée. Avant de laisser la place aux sexbots, les robots sexuels, qui ne devraient pas tarder à les remplacer. S’appuyant sur une étude parue début 2016, La montée des sexbots , le quotidien The Telegraph se demandait même si 2016 ne serait pas l’année de leur avènement.

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