Partager la publication "Précarité des étudiants : ce mouvement met du beurre dans leurs épinards"
Voilà presque un an que les étudiants suivent leurs cours en ligne et sont parfois confinés dans des logements exigus. Une situation qui engendre une détresse psychologique mais aussi une précarité économique grandissante. Surtout lorsque l’on sait qu’un étudiant sur deux subvient à ses besoins grâce à des petits jobs, aujourd’hui plus difficiles à décrocher. 74 % des jeunes de 18 à 25 ans déclaraient avoir rencontré des difficultés financières suite au premier confinement, selon une récente enquête.
Face à cette situation, Emmanuel Macron a annoncé jeudi 21 janvier que tous les étudiants pourront dorénavant bénéficier de deux repas quotidiens à un euro, ainsi que d’un “chèque-psy” et d’une journée de cours en présentiel par semaine.
Et des réseaux de solidarité voient aussi le jour, comme le mouvement Du beurre dans leurs épinards, lancé en Ile-de-France par Ouriel Darmon, dirigeant de la start-up Student Pop qui aide les étudiants à trouver un job, accompagné par les sites L’Étudiant, Job Teaser et l’association Article 1.
“Nous avons voulu dédramatiser le fait d’avoir besoin d’aide”, raconte Ouriel Darmon.
Lors du premier confinement, le mouvement a distribué 4 000 plateaux repas, en collaboration avec Le Refettorio et des colis de première nécessité grâce aux dons d’entreprises diverses. À la rentrée 2021, ce sont 1 500 colis, entre 8 et 12 kg, qui ont été donnés.
“Pour rendre ces colis sympas, nous y avons mis des produits de base comme des pâtes ou du thon, mais aussi un peu plus funs comme des boissons énergisantes ou un dentifrice à paillettes.”
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Détresse psychologique et précarité économique
Pour organiser la distribution, le mouvement s’est mis en contact avec des étudiants relais dans les résidences. “Ces ‘héros’ ont fait du porte à porte pour demander à tous les résidents s’ils avaient besoin d’aide. Cela a aussi permis de créer du lien social.”
“Nous nous sommes focalisés sur les résidences étudiantes parce que souvent ceux qui restent ne peuvent pas rentrer à la maison. Il y a aussi beaucoup d’étudiants étrangers”, explique Ouriel Darmon.
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“Mais, au-delà de la précarité économique, il y a aussi le manque de repères, de stimulation intellectuelle et des personnes très isolées”, confie-t-il.
“Du beurre dans leurs épinards reste une petite action, il en faudrait beaucoup plus.”
La dernière distribution a eu lieu vendredi 22 janvier à la mairie de Montfermeil, en région parisienne. Pour le moment, le mouvement espère ne pas avoir à refaire de distribution, mais plutôt “se réinventer” pour partager du matériel informatique, de la formation ou du coaching.
Et Ouriel Darmon est ouvert : “Si certaines personnes ont d’autres idées, contactez-nous sur les réseaux sociaux”, propose-t-il. “De la même manière, s’il y a des personnes qui ont du temps et de l’énergie pour élargir le mouvement à d’autres villes, nous pourrons partager notre réseau et notre organisation.”