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Quelles températures dans votre ville pour vos enfants et petits-enfants en 2050 ?

Nos enfants et petits-enfants pourraient hériter d’un monde radicalement différent de celui que nous avons vécu. Les souvenirs des hivers enneigés, des automnes frais et des étés tolérables pourraient devenir des récits d’un passé révolu. En 2050, les villes françaises pourraient ne plus avoir le même visage que nous avons connu. Les modèles climatiques s’accordent à prévoir des étés plus chauds, des hivers doux et des canicules plus fréquentes, mettant en péril le confort de vie et l’écosystème urbain. Pour se projeter d’ores et déjà dans le futur, Météo France a créé un outil, Climadiag, permettant de visualiser les températures dans les villes de France en 2050.

Il faut cependant avoir conscience que les répercussions du réchauffement climatique ne se limiteront pas seulement aux températures, mais affecteront aussi la qualité de l’air, l’approvisionnement en eau et la biodiversité locale. Avec une augmentation anticipée de plusieurs degrés des températures moyennes, les infrastructures, la santé publique et les modes de vie seront mis à rude épreuve. Face à ce tableau, la nécessité d’adapter nos villes et nos comportements n’a jamais été aussi impérative.

Un diagnostic proposé pour chaque commune de France en 2050

En entant différents noms de ville dans l’outil, on apprend ainsi qu’il pourrait faire en 2050 24,3 degrés en moyenne l’été à Marseille, contre 22,5 actuellement. À Bordeaux, le nombre de jours annuels de gel pourrait chuter de 25 à 10. À Strasbourg, les nuits à plus de 20 degrés pourraient quadrupler, passant de 4 à 16 par an. En outre, à Brest, la hausse du niveau de la mer sera bien visible en 2050 : +30 cm pourraient être enregistrés (et +29 cm à Marseille).

Nous avons voulu regarder ce que Météo France avait modélisé pour le cas de Paris, ville particulièrement touchée par les premiers effets du réchauffement climatique. On peut constater que, d’ici un quart de siècle, les températures seront nettement en hausse quelles que soient les saisons et que même les valeurs basses seront plus élevées que le niveau moyen actuel.

En outre, Météo France anticipe une hausse nette du nombre de jours très chauds – au-delà de 35 degrés – à Paris en 2050.

Le nombre de jours très chauds à Paris en 2050. Crédit : Météo France.

Et le constat est encore plus net pour les nuits de forts chaleurs dans la capitale. Les épisodes de canicule risquent donc de devenir de plus en plus récurrentes au fil des ans.

Le nombre annuel de nuits chaudes à Paris en 2050. Crédit : Météo France.

Particulièrement sensible aux phénomènes des îlots de chaleur, Paris devrait aussi être de plus en plus souvent victime de vagues de chaleur. Météo France anticipent une valeur qui passerait de 3 jours à 8 jours (valeur médiane) avec un risque de 16 jours pour la fourchette haute en 2050. À contrario, les vagues de froid pourraient devenir un lointain souvenir.

Pluie ou sécheresse ? Une polarisation qui s’installe

Côté pluie, le cumul par saison est très variable et on observe une forme de polarisation avec des risques de grande sécheresse comme de saisons extrêmement pluvieuses par rapport à ce que la capitale connaît à l’heure actuelle. Le delta le plus important est en été où la valeur basse en 2050 sera de 130 mm sur la saison tandis que la valeur haute sera de 186 mm. Les valeurs médianes, elles, fluctuent un peu, avec une différence particulièrement notable en hiver (142 mm pour la valeur de référence et 159 mm pour la valeur médiane en 2050.

Le cumul de précipitations par saison à Paris en 2050. Crédit : Météo France.

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