Sept Français sur dix passeront Noël déconnectés, et vous ?

Plus d’un Français sur deux utilise de moins en moins fréquemment les réseaux sociaux. C’est ce que révèle un sondage mené en octobre 2015 auprès de 1 032 Français par l’agence Opened Mind pour Labeyrie Fine Foods. D’après cette étude, près de 70 % des Français ont l’intention de se séparer “au maximum” de leurs objets connectés pendant les fêtes de fin d’année. Un chiffre qui atteint 78 % chez les 18-29 ans.
 

Les initiatives se sont multipliées en Europe et aux États-Unis

Cette aspiration à la déconnexion ne se limite pas aux périodes festives. Ces dernières années, les initiatives se sont multipliées en Europe et aux États-Unis pour nous inviter à nous déconnecter et à réfléchir à notre dépendance aux téléphones, tablettes et ordinateurs.

En témoigne la Journée Nationale de la Déconnexion, organisée en juin au Royaume-Uni. À l’initiative du site internet My Family Club , elle a vu 7 000 personnes remiser leurs objets connectés au placard.

Interrogé par The Guardian, le psychiatre londonien Richard Graham, spécialiste des addictions technologiques voyait alors en cette journée une bonne occasion d’interroger nos habitudes digitales :
 

“Vous ne comprenez vraiment les motivations de votre connexion à vos appareils et à Internet que lorsque vous prenez du recul. (…) Il est important que nous puissions, grâce à des usages et des règles, s’autoriser des périodes où nous n’avons pas à être connectés tout le temps.”

No Tech-Zone

NO TECH-ZONE from Ivan Cash on Vimeo.

Pour questionner notre hyper-connectivité, des initiatives émergent aussi Outre-atlantique.

En septembre 2015, le projet No Tech Zone de l’artiste américain Ivan Cash avait provoqué l’émoi des habitants de San Francisco, lorsque celui-ci avait installé des faux panneaux de signalisation autour des parcs de la ville. Sur ces derniers, un symbole interdisant l’usage des smartphones et des ordinateurs. L’objectif de l’artiste : inviter ses concitoyens à réfléchir à l’omniprésence des nouvelles technologies, après que la mairie ait installé le wifi gratuit dans les lieux publics et les parcs quelques mois plus tôt.
 

“Les parcs ont [toujours] servi de havre de paix face au rythme de la vie urbaine. (…) il me paraît bizarre de voir tellement de gens qui s’y rendent les yeux collés à leur téléphone plutôt que de profiter de la vue et de la nature qui les entoure”, avait alors expliqué l’artiste Ivan Cash à The Guardian.

Des applications pour inviter à se déconnecter

Outre ces initiatives artistiques et sociales, certaines start-up lancent des applications pour mobiles et tablettes dans l’objectif d’aider les utilisateurs à se déconnecter… à l’aide de ces appareils.

L

‘application gratuite Freedom en est un exemple. Crée par le développeur américain Fred Stutzman, elle oblige ses clients à limiter leur temps de connexion à un certain nombre d’heures par jour. Le but de la manoeuvre : favoriser les activités “déconnectés”.

Enfin, pour palier notre hyper connectivité, la “détox digitale” se développe. Le principe : cesser d’utiliser les technologies numériques le temps d’un séjour.

 

Des employés sur-sollicités et davantage sujets au burn-out

La déconnexion est également l’enjeu du rapport Mettling, remis le 15 septembre à la ministre du Travail, Myriam El Khomri. Ce dernier porte notamment sur le blurring, ces nouvelles formes de management qui brouillent les lignes entre vie professionnelle et vie privée.

Selon Bruno Mettling, auteur du rapport et DRH d’Orange, nos objets connectés nous rendent joignables partout, tout le temps. Ils favorisent des attentes excessives de la part des employeurs, en permettant aux salariés de répondre en permanence à leurs mails ou à des coups de téléphones professionnels en dehors des horaires de travail et pendant les vacances. Résultat : des employés sur-sollicités et davantage sujets au burn-out.

Certaines mesures visant à encadrer la “transformation numérique de notre économie” devront être intégrées à la prochaine réforme du travail, a déclaré Manuel Valls début septembre. Le Premier ministre avait alors affirmé avoir pris la mesure des “impacts sociaux sur la vie au travail, qui seront de plus en plus lourds”.

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