Imaginez-vous en train de marcher dans une forêt luxuriante. Les oiseaux chantent, les feuilles bruissent doucement dans la brise. Pour certains, c’est un moment de pur bonheur. Mais pour d’autres, c’est un véritable cauchemar. Ces personnes souffrent peut-être de biophobie, une peur intense et irrationnelle de la nature et des êtres vivants.
Derrière ces oiseaux qui chantent et ces feuilles qui bruissent, pourraient se trouver de petits insectes, des araignées, des animaux qui rampent… D’autres encore qui possèdent un nombre inconnu de pattes, des poils hirsutes, des formes bizarres ou encore des antennes. Des centaines, milliers ou millions d’êtres vivants qui sautent, volent… En un mot, l’enfer pour toutes celles et ceux qui souffrent de biophobie. Mais d’où vient cette peur, et comment la surmonter ?
La biophobie, c’est comme avoir un super-pouvoir, mais à l’envers. Au lieu de se sentir fort face à la nature, on se sent tout petit et effrayé. Ça peut se manifester de différentes façons : peur des insectes, angoisse en forêt, ou même stress face à une simple plante d’intérieur. C’est comme si votre cerveau vous disait “Attention, danger !” alors qu’en réalité, il n’y a rien à craindre. C’est une peur irrationnelle et subjective.
Le problème est que cette peur peut avoir des conséquences sur la vie quotidienne. Les biophobiques évitent souvent les espaces verts, les activités de plein air, et peuvent même avoir du mal à manger certains aliments naturels. C’est un peu comme être allergique à la nature, sauf que c’est dans la tête…
Les scientifiques ont plusieurs théories pour expliquer la biophobie. Certains pensent que c’est un vestige de notre passé lointain, quand nos ancêtres devaient se méfier des prédateurs et des plantes dangereuses. D’autres croient que c’est plutôt lié à notre mode de vie moderne, où on passe plus de temps devant des écrans que dans la nature. On le constate : cette déconnexion toujours plus forte, notamment chez les jeunes, réveille ces peurs irrationnels que nos grands-parents, plus souvent élevés au grand air et en proximité avec les animaux, ne connaissaient pas ou peu.
Il y a aussi des explications plus personnelles. Une mauvaise expérience, comme se faire piquer par une abeille ou se perdre en forêt, peut déclencher cette peur. Parfois, c’est simplement le manque de familiarité avec la nature qui crée cette anxiété.
La bonne nouvelle, c’est qu’il est possible de vaincre cette peur. La première étape est de reconnaître le problème. Ensuite, on peut commencer par de petites expositions à la nature. Par exemple, commencer par regarder des documentaires sur les animaux, puis visiter un parc en ville, avant de s’aventurer dans une vraie forêt. Et pourquoi pas se lancer et y passer une nuit en mode bivouac avec tente et duvet. Avec les petits bruits de la nature, pas certain que vous passerez une première nuit sereine mais c’est un bon test pour dépasser ses peurs.
Il existe aussi des thérapies spécifiques pour traiter les phobies. Les psychologues utilisent souvent la thérapie d’exposition progressive, où l’on affronte sa peur petit à petit, dans un environnement sécurisé. C’est comme apprendre à nager : on commence dans le petit bain avant de plonger dans le grand.
Vaincre sa peur de la nature, ce n’est pas seulement pour pouvoir faire de jolies randonnées. C’est aussi important pour notre santé mentale et physique. Des études ont montré que le contact avec la nature réduit le stress, améliore l’humeur et booste même notre système immunitaire.
De plus, en apprenant à aimer et respecter la nature, on devient plus sensible aux problèmes environnementaux. Alors, la prochaine fois que vous vous sentez anxieux face à une araignée dans le coin de votre chambre ou une forêt un peu touffue, rappelez-vous : la nature n’est pas votre ennemie, elle peut être votre meilleure alliée pour une vie plus saine et plus heureuse. Avec un peu de courage et de patience, vous pouvez transformer votre biophobie en biophilie – l’amour de la nature et du vivant.
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