Ces petits cristaux colorés représentent symboliquement l’ensemble des individus ayant pris part au soulèvement LGBT de Stonewall contre un raid policier homophobe, à New-York en 1969. (Crédit : capture d'écran du site Stonewall Forever)
Ces petits cristaux colorés représentent symboliquement l’ensemble des individus ayant pris part au soulèvement LGBT de Stonewall contre un raid policier homophobe, à New-York en 1969. (Crédit : capture d'écran du site Stonewall Forever)
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La ballade virtuelle commence : nous voici à New York, dans une photo à 360° du parc Christopher. En 1969, c’est à quelques mètres de là, dans le bar de Stonewall Inn, qu’éclatent les célèbres affrontements de Stonewall entre la communauté LGBT de l’époque et un raid de police homophobe.
Autour de la souris d’ordinateur, une multitude de cristaux colorés virevoltent, symbolisant l’ensemble des individus ayant pris part au soulèvement de 1969. “La vie avant les émeutes”, “Première année de Pride”, “Activisme d’hier et d’aujourd’hui”… Lorsque l’internaute saisit un cristal, il rentre dans l’une des six collections de témoignages proposés au fil de la promenade numérique.
Le site Stonewall Forever – également disponible sous forme d’application – est né d’un partenariat entre le centre communautaire LGBT de New York et le National Park Service (l’équivalent de notre Centre des Monuments nationaux) pour commémorer 50 ans de militantisme LGBT aux États-Unis. Un projet financé et soutenu techniquement par la fondation Google.
Cette plateforme témoigne d’une tendance : le développement de monuments aux morts et donc d’une mémoire virtuels, censés répondre aux besoins d’une société toujours plus connectée, mobile et globalisée.
Sépultures virtuelles privées
Comptes Facebook de commémoration, crowdfunding funèbre, chatbots conversationnels post-décès… Le digital s’immisce d’une part dans le marché funéraire individuel.
Créée en 2014, la plateforme Elysway propose par exemple la création de pages web personnalisées comportant les informations funèbres et bibliographiques relatives au défunt. À la manière du “like” Facebook, un bouton “je compatis” permet aussi aux personnes endeuillées de partager et de recevoir photographies ou messages de soutien.
D’autres sites, comme Quiétis, reproduisent quant à eux des cimetières graphiquement plus réalistes. Du choix du lieu de sépulture virtuel à celui du bouquet de fleurs numériques, les utilisateurs sont invités à agrémenter la tombe en ligne de symboles empruntés aux enterrements religieux traditionnels.
Lieux de mémoire collectifs
D’autres édifices numériques sont créés non plus pour commémorer individuellement un défunt, mais toute une communauté.
En France, le Mémorial Gen Web, érigé en 2000, rend hommage aux “morts pour la France”, civils ou soldats, français ou étrangers, tous conflits confondus. Mais c’est la Première Guerre mondiale qui est la plus commémorée en ligne. Parmi une multitude de plateformes, on trouve notamment celle créée par la ville d’Albertville (2018) ou le “Monument aux Morts 14-18” de la ville de Paris, toutes deux conçues en 2018 sous forme de bases de données nominatives.
Avec le temps, ces plateformes se font de plus en plus interactives. Sur le site du “Mémorial Virtuel du Chemin des Dames” en ligne depuis 2004, les visiteurs sont invités à laisser un message sur le “Mur des souvenirs”. Même chose pour celui de Nice, créé en 2018. La plateforme de Loire-Atlantique (2018) propose quant à elle une navigation évolutive parmi divers infographies retraçant l’histoire des poilus.
La création du mémorial LGBT, financé par Google, lui, confirme une tendance : si les villes ou les États ont été les premiers commanditaires de ces lieux funéraires communs, les GAFAM s’immiscent en plus dans notre mémoire individuelle, mais aussi collective.
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