Strasbourg s’apprête à lancer son espace numérique collaboratif

À Strasbourg, les travaux battent leur plein pour transformer l’entrepôt Seegmuller en grand temple du numérique. Construit dans les années 1930, mais désaffecté depuis 2000, le bâtiment de brique sera bientôt changé en « Shadok ». « On a choisi de rendre hommage à l’œuvre culte de Jacques Rouxel et Claude Piéplu pour symboliser notre tendance perpétuelle à l’innovation et l’expérimentation, tout en insistant sur la dimension conviviale et auto-dérisoire des Shadoks », raconte Géraldine Farage, responsable du lieu.

« Un lieu-outil »
 
Le Shadok accueillera à partir de 2015 entrepreneurs, artistes, chercheurs, makers et curieux autour de la culture et du bidouillage numérique, sur trois étages et 2000 m2. On y trouvera des résidences, un fablab, des locaux pour start-ups, un espace de co-working et des studios de création audiovisuels. Un bar et des espaces de rencontres et d’expositions viendront favoriser l’esprit collaboratif. Un « lieu-outil, aime dire Géraldine Farage, qui vivra de ce que les acteurs en font. »

Le nid n’est pas fini mais l’oiseau vole déjà. Pendant que les travaux d’aménagement intérieur se poursuivent, l’architecte utopiste belge Luc Schuiten est en résidence pour imaginer la future expo d’ouverture. L’AV Lab, le fablab de Strasbourg, s’est lui installé dans un espace temporaire. Un large appel à projets (ateliers, conférences, expo, concerts, expérimentation) est en cours dans le cadre de la saison hors-les-murs, qui débutera en mai sur le thème des représentations du numérique.

Les municipalités capitalisent sur les « tiers-lieux »
 
« Le lieu est financé par la ville et la communauté urbaine de Strasbourg. Mais à terme, le Shadok espère voir de nouveaux partenaires publics et privés. L’usage des machines et l’espace de co-working seront par ailleurs payants pour pérenniser le modèle économique », explique Géraldine Farage. Situé dans le quartier des « Deux-Rives », entre le centre-ville et le Rhin, le Shadok s’inscrit dans un vaste programme de d’aménagement urbain vers l’Est de Strasbourg. Sont récemment sortis de terre ici : une médiathèque, une Cité de la musique, un cinéma, des logements étudiants, un centre commercial.

Après le Numa, soutenu par la Mairie de Paris, ou Darwin, à Bordeaux, Strasbourg rejoint la liste des municipalités décidées à ouvrir leur écosystème collaboratif. Né citoyen, le mouvement des « tiers-lieux », entre espaces de travail et espaces de vie, pourrait demain être au centre des stratégies de développement économique et de créativité des territoires.

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