Partager la publication "The high life : la vie de famille dans un refuge à 2 800m d’altitude"
Vous avez quinze minutes ? Alors pourquoi ne pas s’évader un peu pour découvrir comment on vit en refuge en montagne, à 2 841 mètres d’altitude avec deux enfants en bas âge ? C’est le quotidien de Sarah Cartier, originaire de Chamonix. Il y a 8 ans, elle a décidé de gérer seule le Refuge de la Charpoua, le plus petit et plus vieux refuge de la vallée de Chamonix. Situé au pied des mythiques Drus dans les Alpes françaises, il a fêté ses 118 ans en 2022.
Cette cabane avait été construite en 1904 à l’aide de planches de pin transportées sur le dos des membres du Club des Sports Alpins de Chamonix. Trop abîmée pour supporter une saison de plus, elle vient d’être détruite et sera reconstruite au même endroit en 2023. Juste avant son démantèlement, la marque d’outdoor Patagonia a réalisé un documentaire, réalisé par Pierre Cadot, sur le Refuge de la Charpoua et son emblématique gardienne, Sarah Cartier.
Ces dernières années, Sarah Cartier n’y monte plus seule quand vient la saison de gardiennage, qui s’étend de mi-juin à fin août. Elle y emmène aussi ses enfants. Pourtant, l’accès n’est pas des plus faciles. Planté sur son rocher, il faut une longue marche au départ de la gare du Montenvers, juste au-dessus de la Mer de Glace, pour y accéder. Et l’arrivée au refuge se fait par des échelles, pour cause de fonte des glaciers. Elle y monte avec, sur son dos, Camille, 7 mois. Son fils Armand, 3 ans, est lui aussi de l’expédition.
“Je fais à manger, j’offre le gîte et j’élève des enfants. Je suis dans le primaire. Tout le monde fait ça depuis la nuit des temps”, résume Sarah. Point de départ et d’arrivée de plusieurs superbes, mais exigeantes, voies d’escalade, elle accueille à La Charpoua les alpinistes de passage. “Quand certains des grimpeurs se rendent compte que j’élève mes enfants seule ici, ils disent que l’ascension des Drus n’est pas si difficile après tout”, s’amuse-t-elle.
Dans ce refuge, le confort est sommaire. Là encore, on va à l’essentiel. Mais pour les enfants, le terrain de jeu est exceptionnel, tout comme la vue imprenable qu’offre le refuge de La Charpoua, sur son piédestal qui domine toute la Mer de Glace… et permet d’observer les effets du réchauffement climatique. Les choucas distraient Camille dans sa balancelle de bois. Armand, lui, explore les environs sous la supervision de sa maman. Initiation à l’escalade, observation des marmottes… une vie bien différente que celle au fond de la vallée. Une parenthèse enchantée… jusqu’à l’année prochaine.
Le nouveau refuge, construit quasiment à l’identique, sera seulement un peu plus grand pour permettre à la gardienne d’avoir une chambre un peu plus confortable. “C’est dur de redescendre et de retrouver le monde d’en bas”, conclue-t-elle.
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