Toyota place les brevets de sa voiture à hydrogène en open-source

« Toyota va autoriser l’usage sans licence de l’ensemble de ses 5 680 brevets sur les piles à combustible ». C’est l’annonce qu’a faite Bob Carter, le vice-président du groupe aux États-Unis, lors du Consumer Electronics Show de Las Vegas. L’objectif : favoriser le développement mondial d’automobiles fonctionnant à l’hydrogène, un carburant inépuisable qui ne produit comme déchet que… de l’eau.
 
Le constructeur a déjà lancé au Japon sa Miraï, première voiture à hydrogène produite en grande série et à destination du grand public. Elle doit être commercialisée aux États-Unis courant 2015. Les brevets ouverts par Toyota portent sur les piles en elles-mêmes, mais aussi les réservoirs des véhicules, l’électronique et les systèmes de distribution de l’hydrogène en station-service. Il s’agit notamment d’encourager l’essor des stations de recharge, indispensable à la commercialisation de ces véhicules nouvelle génération.
 
Aider la première génération de véhicules
 
« La première génération de véhicules à pile à combustible à hydrogène, qui sera lancée entre 2015 et 2020, sera critique, réclamant un effort concerté et une collaboration non conventionnelle entre les constructeurs automobiles, les régulateurs gouvernementaux, les universitaires et les fournisseurs d’énergie », explique Bob Carter pour justifier la décision du groupe.
 
Toyota n’est pas le premier constructeur à choisir de passer ses brevets en  open-source. En juin dernier, Elon Musk, père de la voiture électrique Tesla, a mis à la disposition des industriels l’ensemble de sa technologie pour accélérer la transition vers les véhicules décarbonés. Comme pour Toyota, il s’agissait aussi de favoriser le développement de stations de recharge compatibles entre constructeurs. L’open-source n’est ici pas une fin en soi, mais une mutualisation stratégique des savoirs-faire. Sans quoi l’environnement nécessaire à la production à grande échelle de voitures à hydrogène se déploiera trop lentement.
 
Côme Bastin
Journaliste We Demain
Twitter : @Come_Bastin

Recent Posts

  • Ralentir

Sciences attaquées : nouvelle mobilisation Stand Up For Science

Jeudi 3 avril, des milliers de personnes – agents publics, étudiant·es, chercheur·ses et leurs soutiens…

17 heures ago
  • Respirer

Classer les nuages : quand la science et l’art apprivoisent l’insaisissable

Longtemps insaisissables, les nuages fascinent autant les scientifiques que les artistes, tous désireux de capturer…

19 heures ago
  • Ralentir

Feux dans les Landes en 2022 : tirer les leçons d’une catastrophe annoncée

L’été 2022 a laissé une cicatrice profonde dans la forêt des Landes. Entre manque d’anticipation,…

3 jours ago
  • Déchiffrer

David Christian : “La Terre est en train de devenir consciente d’elle-même”

Pour David Christian, historien et fondateur de la Big History, l’humanité franchit un seuil inédit…

4 jours ago
  • Ralentir

Xavier Caihol : “En montagne, il faut faire le deuil de certains itinéraires et réinventer nos imaginaires”

Face à des parois qui s’effritent et des repères qui vacillent, le glaciologue et guide…

6 jours ago
  • Ralentir

Et si on apprenait à aimer les pommes tachées pour éviter les pesticides ?

Chaque année, la tavelure du pommier entraîne jusqu’à 40 traitements fongicides par verger, mettant à…

7 jours ago